Fête du Trône 2006

Bataille de Bougafer : une page héroïque de la lutte armée marocaine

La bataille de Bougafer, dont la famille de la résistance, et avec elle l’ensemble du peuple marocain, célébrera le 70e anniversaire, constitue une épopée glorieuse de l’histoire du Maroc et une étape importante dans la lutte des Marocains, no

24 Mars 2003 À 19:34

A cette occasion, la famille de la résistance et de l’Armée de Libération organise ce mardi un meeting dans la commune Ignoun, relevant de la province de Ouarzazate. Un communiqué du Haut-Commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’Armée de Libération indique qu’au cours de ce meeting, plusieurs allocutions mettront en exergue les différents épisodes de cette épopée foisonnant d’enseignements et de leçons de citoyenneté.
Une rencontre de communication avec la famille de la résistance et de l’armée de libération sera également organisée dans la province de Ouarzazate. Cette rencontre sera l’occasion pour signer une convention de partenariat en matière d’auto-emploi entre le Haut-Commissariat et la Chambre de commerce, d’industrie et des services, ainsi que pour rendre hommage à certains résistants auxquels seront remis des dons et des subventions.
Il sera procédé, par ailleurs, à l’inauguration du Musée national de la résistance qui a été installé dans la vieille Kasba de Taourirt à l’initiative du Haut-Commissariat, en coopération avec la préfecture et le Conseil municipal de Ouarzazate.

Courage des combattants

Le 13 février 1933, les forces coloniales avaient mené leur première attaque contre les combattants des tribus Aït Atta, qui se sont repliés dans les montagnes de Bougafer, une position stratégique, difficile d’accès pour l’ennemi, leur permettant de mieux assurer leur défense. Malgré leurs armements destructeurs et sophistiqués, les forces coloniales avaient subi une cuisante défaite.
Les combats étaient intensifs et les forces coloniales avaient subi des pertes lourdes et hors proportion avec les moyens utilisés.
Devant cette résistances acharnée et le courage des combattants marocains, les forces d’occupation avaient été contraintes au repli et à la reconsidération de leur stratégie.
L’armée française avait utilisé l’artillerie lourde et l’aviation pour bombarder les résistants marocains. Après d’intenses combats, elle est parvenue à encercler les résistants, dont le nombre est estimé à environ 5.000 combattant, sans arriver à les faire replier.
Blessé, le commandant de la région de Marrakech a été obligé d’abandonner le commandement. Les raids coloniaux se sont poursuivis jours et nuits sans entamer la détermination des combattants à la résistance. La nouvelle de la mort de l’officier Bornazel a décuplé leur enthousiasme.
Ne pouvant pas obtenir une réédition par les armes, le commandement français a coupé l’approvisionnement des combattants en contrôlant les sources d’eau et les pistes de ravitaillement, ce qui a fait plusieurs morts parmi les enfants et les vieillards. Cette situation n’a pas ébranlé le moral et le courage des résistants, obligeant l’armée coloniale à entrer en pourparlers avec le chef des combattants, Assou Basslam, le 24 mars 1933.
Un cessez-le feu a été alors programmé. Les résistants ont accepté de déposer les armes en posant leurs conditions. Ils ont notamment exigé que les tribus d’Aït Atta ne soient administrées que par l’un des leurs et le respect de leurs femmes et de leurs traditions et valeurs. Les tribus avaient également demandé un approvisionnement d’avance d’une année, une récupération de tous leurs biens confisqués, la conservation de leurs armes et la nomination du combattant Basslam cheikh des tribus Aït Atta.
Copyright Groupe le Matin © 2025