L'humain au centre de l'action future

Charles Aznavour s’installe à Marrakech

L’auteur, compositeur et interprète français, Charles Aznavour, s’est dit très sensible aux événements qui se passent actuellement dans le monde, à la mésentente des peuples et à la méconnaissance des cultures d’autrui.
>

28 Février 2003 À 16:48

Aznavour, qui est le chantre de la chanson romantique et l’un des classiques de la chanson française voire internationale, s’est plié avec amabilité à la MAP pour dénoncer à la fois les crimes, les atrocités et la violence commis en toute impunité dans le monde au mépris du droit international et des conventions des Droits de l’Homme.
Séjournant actuellement à Marrakech où il vient d’acquérir une propriété, ce Parisien né en 1924 d’immigrés arméniens rappelle qu’il est un habitué de la Cité ocre qu’il considère comme l’une «des trois villes émotionnelles ayant une âme particulière» dans le monde aux côtés de Venise et de Jérusalem. «Le Maroc est un pays agréable à vivre et les Marocains sont très aimables, éduqués et vont au-devant du désir des gens», a-t-il dit, émettant le souhait que les touristes qui visitent le Royaume «ne brisent pas cette espèce d’entente en se croyant dans un pays conquis parce qu’ils ont de l’argent».
Avec une modestie sans égale, Charles Aznavour aime se définir comme un artiste international et non une star. «Etre une star, c’est avoir une manière de vivre et une espèce de mystère. Ce sont les média et la presse qui font les stars. Avant d’être une star, il faudrait mieux être une vedette», a-t-il précisé.
Parlant de sa longue et riche carrière artistique et cinématographique, il a relevé qu’il n’a pas de préférences pour ses chansons comme c’est d’ailleurs le cas pour ses enfants. «Quand le public aime et réclame une chanson, je finis par l’aimer», a-t-il ajouté.

Un duo en arabe avec Fayrouz

Aznavour, dont plusieurs de ses chansons ont été reprises notamment par Ray Charles (La Mamma), Fred Astaire (Les plaisirs démodés) et Bing Crosby (Hier encore), a fait savoir qu’il a trois albums en gestation : une comédie musicale, un album à lui et un autre international avec des duos et de grandes vedettes mondiales, dont une chanson en arabe avec Fayrouz.
Polyglotte puisqu’il travaille en cinq langues, Aznavour a confié qu’il adore l’écriture qui est «l’un des plus beaux métiers du monde» et aime le music-hall et l’opérette. A propos de sa carrière cinématographique qui a commencé en 1950 avec «La tête contre les murs» pour lequel il a eu le Prix d’interprétation masculine du cinéma français et pris son envol avec «Les dragueurs» en 1957, il a annoncé le tournage pour la télévision, en juillet prochain, du film «Le père Goriot» de Balzac. Aznavour, qui a depuis son jeune âge rêvé de devenir acteur, avait réussi en 1952 à se faire un nom comme compositeur pour Mistinguett, Patachou ou encore Juliette Gréco qui, avec la chanson «Je hais les dimanches», obtient le Prix de la SACEM. Il a travaillé également pour Edith Piaf et adapte pour elle le titre américain «Jezebel» qui a eu un grand succès.
C’est en 1957 que Aznavour connaît enfin le triomphe lors d’une série de concerts à l’Alhambra puis à l’Olympia où il passe pour la première fois en tête d’affiche. En 1969, il reçoit le Prix de la Société américaine des auteurs compositeurs pour sa chanson «Hier encore» et la médaille Vermeil de la ville de Paris. Cinq ans plus tard, le Disque de Platine lui a été décerné en Grande-Bretagne pour son titre «She».En 1979, il joue dans le film «Le tambour» de Volker Schloendorff qui obtient la Palme d’or au Festival de Cannes. Fait Officier de la Légion d’honneur par le président Jacques Chirac, Aznavour obtient en 1997 la Victoire de la musique du meilleur interprète masculin, Prix décerné par l’ensemble des professionnels de la chanson en France.
Depuis plus de 50 ans, Charles Aznavour s’est imposé comme un maître de la chanson française et un artiste complet puisque outre la musique, il est un comédien confirmé.
Copyright Groupe le Matin © 2025