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Complexe culturel d’Anfa : la faiblesse des moyens freine le développement

Des dizaines de manifestations sont organisées au complexe culturel d’Anfa. Créé il y a neuf ans, ce centre a peiné à démarrer à cause de la faiblesse des moyens. Actuellement, il a pu surmonter les obstacles attirant bon nombre de citadins. Les com

03 Juin 2003 À 18:46

Ils jouent, aussi, un rôle important dans la promotion de la culture locale et nationale. A Casablanca, ils comblent un grand vide vu l’absence d’un grand théâtre et d’un palais des congrès. Celui d’Anfa a été créé en 1986. Déjà en 1976, le projet a été présenté à la Commune de Aïn Diab. Mais, il a tardé à voir le jour à cause de l’absence d’une vision claire et commune. Il a fallu attendre le milieu des années quatre-vingt pour que le projet se concrétise.
Il a été le premier des centres culturels créés pour décentraliser les manifestations artistiques. C’était un pari qui a été suivi pour la création du centre culturel de Maârif et celui de Sidi Othmane. Selon Aït Lahssen, directeur du complexe culturel d’Anfa : « Cet établissement a eu beaucoup de problèmes lors de son inauguration. Ce n’est qu’en 1991, date de la création de la commune d’Anfa qu’il a commencé à connaître un développement palpable et à attirer les Casablancais ».
Au début, les responsables de ce complexe souhaitaient avoir un théâtre différent de celui du Maârif capable d’abriter divers concerts de musique, des ballets sur scènes et des spectacles variés.
Cependant, vu son emplacement géographique, on a vraiment peiné à séduire un grand public et à promouvoir bon nombre d’activités. En effet, l’éloignement et le manque des moyens de transport a fait que ce complexe s’oriente, au départ, vers des activités de « l’élite » : les fêtes et les manifestations des grandes écoles, des hôtels, des entreprises… Mais au fil du temps, on a décidé de changer ce créneau car les dirigeants ont été conscients que l’objectif fondamental des centres culturels est d’encourager, en premier lieu, la culture nationale et locale. Ainsi, on a pu développer le Conservatoire de musique qui accueille, actuellement, quelque 1000 bénéficiaires dans toutes les spécialités. Vingt-quatre professeurs vacataires dispensent des cours régulièrement. L’orchestre de ce conservatoire participe dans de grandes manifestations. Ce qui permet aux élèves d’aiguiser leur don et leur savoir-faire.
Parallèlement à la musique, d’autres ateliers sont organisés : théâtre, danse et peinture. La salle de danse a été créée récemment, en 2002. Chaque année, on essaie autant que faire se peut de rendre ce centre attractif et de captiver un grand nombre de jeunes malgré la différence de leurs orientations et de leurs visions.
Le but est de plaire à une couche très large. Chacun choisit librement la spécialité qu’il aime étudier et pratiquer. Les élèves ne paient que trois cents dirhams par an. C’est un prix symbolique pour permettre à toutes les couches sociales même les plus défavorisées de bénéficier de toutes les activités qu’offre le complexe culturel. « Ce conservatoire a eu peu de moyens lors de son lancement. On a commencé avec seulement 100 élèves. Il a démarré officiellement en 1991. Grâce aux efforts de tous ceux qui travaillent ici, nous avons pu avoir des instruments musicaux. Nous disposons actuellement de toutes les spécialités », affirme le directeur du complexe.
Outre ces activités, les jeunes de la commune viennent en nombre étudier dans la salle de lecture. Chaque année, les responsables essaient d’acheter les livres qui manquent. « Nous venons de dépenser 50.000 DH pour la bibliothèque. Les étudiants inscrivent les titres des livres qu’ils ne trouvent pas ici sur une liste et c’est selon leurs demandes que nous faisons la commande », annonce un responsable.
Cependant, malgré l’optimisme qui règne, on se plaint, sans cesse, de la faiblesse des moyens. Ce complexe culturel ne dispose pas, en effet, de l’autonomie financière comme celui de Sidi Belyout. Il dépend de la commune. Ce qui entrave la bonne marche de moult projets. Même si ses dirigeants veulent apporter un nouveau souffle au centre, ils restent tributaires de la décision du conseil communal. « Notre destin est celui de la commune. Si nous avions les moyens, nous aurions pu organiser plusieurs manifestations utiles et pour les citoyens et pour le budget de l’établissement. Maintenant, nous nous efforçons d’organiser des manifestations selon nos propres moyens et nous essayons d’aider les associations de faire leurs activités ici gratuitement », dit Aït Lahssen. Il ajoute que la solution adéquate est entre les mains des dirigeants de la ville qui devraient, dans le cadre de la décentralisation, tracer une vision commune de tous les centres culturels pour qu’il n’y ait plus de favoritisme.
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