Spécial Marche verte

Cure thérapeutique d’amaigrissement : Rabha est obèse et elle se soigne

Maigrir sans souffrir, maigrir en une semaine, maigrir en mangeant tel ou tel aliment. Si les milliers de recettes-miracles existantes ont toutes pour principe de limiter les calories, beaucoup d’entre elles ne sont pas sans risques et finissent d&#

15 Décembre 2003 À 20:02

Qui mieux que Rabha peut nous entretenir au sujet de l’obésité et du calvaire qu’elle a vécue pendant plusieurs années. Les souffrances au quotidien, toutes les difficultés du monde pour se mouvoir et se déplacer. Rabha en était devenue presque infirme avec ses 146 kilos. Il lui fallait toujours deux personnes pour l’aider à se soulever et à se déplacer. Elle était obligée de dormir assise, tant elle avait des difficultés à respirer. Les petits gestes les plus anodins lui étaient pratiquement inaccessibles. De plus, elle n’avait pas de vie sociale.

Elle avait du mal à aller d’un point à un autre. Aujourd’hui, elle retrouve peu à peu son autonomie et ses facultés ainsi qu’une meilleure santé grâce à la cure d’amaigrissement du Dr El Hassane Tazi suivant la méthode du Dr Trudy Vogt ( Zurich Suisse). Rabha a été totalement prise en charge par le centre Al Hakim en provenance du service de cardiologie ou elle était suivie pour les complications dues à son obésité. En 9 mois, elle a accusé une perte de poids de 52 kilos et 50 cm de tour de taille. 52 kilos c’est à peu près le poids d’une jeune fille dont Rabha a pu se débarrasser avec succès grâce à cette méthode qui a fait des centaines de milliers d’adeptes à travers le monde en quelques décennies. Au Maroc, bien qu’elle ne soit introduite que depuis un an , cette méthode connaît déjà une certaine popularité , plus 250 cas allant du surpoids (05 à 10 kilos) , à l’obésité, ont été traité avec succès.

«La cure est basée sur les propriétés de l’hormone chronique gonadotrophine, dite hormone de grossesse (hcg)» a précisé le Pr Tazi directeur du centre Al Hakim, lors d’un point de presse organisé récemment. La cure consiste en des injections quotidiennes de cette hormone sur une durée de 40 jours, parallèlement à un régime, devant débuter trois jours après la première injection. Ce régime de très basse calorie ( 500 calories par jour) est prescrit selon un protocole personnalisé suivi et contrôle par une équipe spécialisée. 500 calories par jour est certes peu et paraît inconcevable surtout pour une personne qui a l’habitude de trop manger. C’est là ou réside le succès des injections qui accompagnent le régime. «L’hormone mobilise tous les jours une certaine quantité de graisse qui, à son tour, est transformée en énergie. Il n y a donc pas de sentiment de faim et une activité normale peut être maintenue» a précisé le Pr Tazi.

Cette première cure est suivie d’une post cure de 6 semaines pour éviter ou du moins réduire l’effet yo-yo. Durant la cure et la post cure, le patient est suivi de très près par l’équipe soignante de ce centre spécialisé. Des repas diététiques ainsi qu’un support psychologique sont assurés quotidiennement pour mener à bien le traitement. Le mécanisme métabolique du patient prend de nouvelles habitudes alimentaires avec cette cure qui lui permet de maintenir le poids atteint.
Rappelons que l’obésité et le surpoids sont un phénomène mondial de santé publique, responsables de milliers de morts chaque année. La communauté scientifique s'en préoccupe et ne cesse de se réunir pour trouver des solutions en vue de combattre ce nouveau fléau.

Selon les statistiques de l'OMS, l'obésité représente environ 3 à 8% des dépenses de santé dans le monde. Les spécialistes sont unanimes : ils accusent le mode de vie moderne, où tout est conçu pour encourager la sédentarité et la surconsommation de produits alimentaires.

La progression de l'obésité et du surpoids chez les jeunes adultes risque de conduire à un «cataclysme» de santé publique. Si rien n'est fait maintenant pour arrêter cette pandémie, plusieurs millions de personnes souffriront de pathologies chroniques notamment le diabète, les maladies cardio-vasculaires, l'hypertension qui constituent la première cause de mortalité prématurée. La cure peut constituer «une thérapie» et un grand secours pour aider les personnes qui pâtissent de leur surpoids.

Responsabilité collective

Pour contribuer à la prise de conscience du public, les étiquettes sur chaque produit alimentaire vendu aux Etats-Unis devraient être prochainement modifiées pour mentionner notamment le nombre total de calories par unité et non plus par ration, une notion hautement variable pour le consommateur. Une recommandation en ce sens de l'agence américaine pour la sécurité alimentaire et des médicaments (FDA) est attendue en février 2004.

Les restaurants seront également encouragés à fournir davantage d'informations diététiques directement sur leurs menus, expliquait récemment le chef de la FDA, Mark McClellan, en estimant que «l'obésité est un défi sur tous les fronts pour protéger la santé du public».

Le débat est désormais ouvert sur l'opportunité de classer l'obésité comme une maladie, décision lourde de conséquences pour la santé publique et les assurances privées, puisqu'elle mettrait une série de traitements sur la liste des dépenses remboursables et pourrait accélérer la mise sur le marché de nouveaux médicaments. Ce pas, comparé par les experts à l'entrée de l'alcoolisme au rang de maladie qui avait facilité l'accès au traitement, pourrait aider les personnes touchées à admettre qu'elles ont besoin de soins et le public à ne plus considérer que les personnes obèses sont responsables de leur état.

«De nombreuses personnes croient que faire face au surpoids et à l'obésité est une responsabilité personnelle. C'est aussi une responsabilité de la communauté», a résumé David Satcher, chef du service fédéral de la santé publique (Surgeon General).

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