Mondial de l'Automobile 2006

Débat sur le coût de la reconstruction et la dette : la face cachée de la guerre

Pour les économistes américains, la fin de la guerre doit se traduire par une reprise économique immédiate. Ce pari paraît aujourd’hui plus que jamais incertain. D’une part, la hausse de la production pétrolière irakienne conduira à une baisse

16 Avril 2003 À 21:07

Il s’agit, pour simplifier ainsi les données, de déterminer le montant des dégâts et celui que nécessiteront les efforts de construction. Les Etats-Unis ont commencé par demander une réévaluation en baisse pour l’annulation des dettes de l’Irak que beaucoup de pays, notamment ceux du camp de la paix, ont rejetée en bloc sous prétexte qu’il faudrait traiter sur un pied d’égalité aussi bien la dette irakienne que celle de l’ensemble des pays endettés.
En moyenne, les experts prévoient plus de deux décennies pour reconstruire l’Irak et effacer la totalité de sa dette. Ces prévisions faussent les calculs des Américains. Estimer les coûts d’un déclenchement des hostilités contre l’Irak n’est pas simple. D’abord parce qu’un conflit, quel qu’il soit, entraîne inévitablement des impondérables qu’il est, par définition, difficile de mesurer. Ensuite parce que, qu’on le veuille ou non, évaluer le coût probable d’une guerre, en tant que tel ou en le jaugeant face aux bénéfices qu’elle est censée engranger ou aux conséquences négatives qu’elle risque d’entraîner, revient finalement à évaluer l’opportunité de la guerre elle-même. Depuis le déploiement du dispositif de guerre américain, cependant, de nombreux experts se sont livrés à ce périlleux exercice.
Dans le Wall Street Journal du 16 septembre 2002, Lawrence Lindsey, principal conseiller économique de la Maison Blanche, estimait qu’une guerre contre l’Irak coûterait plus de 100 milliards de dollars, ajoutant qu’«un succès militaire rapide serait bon pour l’économie».
Copyright Groupe le Matin © 2025