L'humain au centre de l'action future

Décès de Daniel Toscan du Plantier : M. Azoulay rend hommage à un «ami loyal et partenaire de qualité»

Daniel Toscan du Plantier, figure emblématique du cinéma et ami du Maroc, est décédé, hier, à Berlin alors qu'il participait à la Biennale du cinéma. Il était aussi le directeur du Festival international du film de Marrakech (FIFM) qu'il a largement cont

11 Février 2003 À 20:55

Avec sa disparition, le Maroc perd un ami et un de ses ardents défenseurs.
Président du Festival international du film de Marrakech, Daniel Toscan du Plantier est décédé mardi à Berlin à l'âge de 61 ans des suites d'une crise cardiaque. Il était aussi président de l'Académie des Césars et, depuis 1988, d'Unifrance, organisme chargé de la promotion du film français à l'étranger.
«Le Maroc et le cinéma ont perdu aujourd'hui un ami loyal et un partenaire de qualité», a déclaré André Azoulay, conseiller de SM le Roi et vice-président délégué de la Fondation du festival du film de Marrakech, en réaction à l'annonce du décés, mardi à Berlin, de Daniel Toscan du Plantier.
«Avec la passion, l'énergie et l'enthousiasme qui le caractérisent, Daniel Toscan du Plantier avait su apporter au festival international du film de Marrakech, dès sa première édition, les atouts du succés et il avait su aussi lui donner la marque des grands profesionnels», a ajouté M. Azoulay.
«Par son talent et par la force de ses convictions, Daniel Toscan du Plantier avait réussi à faire entrer le Festival international du film de Marrakech dans la cour des grands et le Maroc lui en est reconnaissant», a-t-il conclu.
Le président français Jacques Chirac a salué pour sa part, mardi, la mémoire de Toscan du Plantier, producteur français et président du Festival International du Film de Marrakech, «l'un des serviteurs les plus talentueux» du cinéma français. «C'est avec une particulière émotion que j'apprends la disparition brutale de Daniel Toscan du Plantier» avec qui «le cinéma français perd l'un de ses serviteurs les plus talentueux et l'un de ses avocats les plus déterminés», a déclaré M. Chirac dans un communiqué rendu public par l'Elysée. Le président français a rendu hommage à «l'homme du dialogue et de convictions», mais aussi à «l'homme de coeur, esprit fin et élégant, plein d'humour et de charme». «Daniel Toscan du Plantier aura consacré sa vie à défendre avec flamme en france, en Europe et dans le monde, les arts et les artistes», a souligné M. Chirac. Pour le Premier ministre, Jean-Pierre raffarin, «Cet infatigable travailleur aura mis toute son énergie à la promotion et au développement du cinéma français», ajoutant qu'il était «l'un des acteurs majeurs du développement et du rayonnement du 7ème art. Sa disparition est une perte pour le cinéma et la culture». Après avoir passé dix ans dans la publicité, il devient en 1975 directeur-général adjoint de «Gaumont», l'une des principales sociétés françaises de production cinématographique. C'est sous son autorité qu'ont été produits des films comme «Cousin Cousine» (Jean-Charles Tacchella), «Don Giovanni» (Losey), «A nos amours», «Police», «Sous le soleil de Satan», «Van Gogh» de Pialat, «La Cité des femmes» (Fellini). Passionné de musique, Daniel Toscan du Plantier aura aussi été celui qui, en France, inventa le concept du film-opéra : «Don Giovanni», «Boris Godounov», «Carmen», «la Bohême», «la Tosca», «Parsifal» etc. Toscan du Plantier se défendait de vouloir être aussi célèbre que ceux dont il accompagna la carrière : «Je n'ai pas une seconde le sentiment d'être mégalomane ou vaniteux. Le mégalo dit, moi je fais», avait-il déclaré en mai 1996 au magazine Première. Depuis 1988, Daniel Toscan du Plantier présidait Unifrance, organisme de promotion du cinéma français dans le monde. Il était également président de l'Académie des arts et techniques du cinéma, de la prestigieuse Académie des Césars du cinéma et de la Cinémathèque de Toulouse. Il avait organisé la production ou la coproduction de nombreux films marquants signés Bergman «Fanny et Alexandre», Fellini «Prova d'orchestra», «La Cité des femmes», «Casanova», «E la nave va», Tarkovski «Le Miroir», «Nostalgia», Pialat «nos amours», «Loulou», «Police», Rohmer «La Marquise d'O», Truffaut «Le Dernier métro» et d'autres signés Fassbinder, Wajda, Téchiné, Schl ndorff.
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