Des complices irakiens au QG de l’Onu : la dépouille de Vieira de Mello transportée vers Genève
Des agents irakiens de la sécurité travaillant au siège de l’Onu sont soupçonnés de complicité avec les auteurs de l’attentat suicide à Bagdad, d’où la dépouille du représentant spécial de l’Onu en Irak, Sergio Vieira de Mello, dev
Elle a précisé que des membres des services de renseignement de l’ancien régime de Saddam Hussein avaient des contacts avec des agents de sécurité irakiens qui travaillaient au Canal Hotel, siège de l’Onu dans la capitale irakienne.
Le dernier bilan de l’attentat suicide, perpétré mardi, fait état de 23 morts, deux disparus et plus de cent blessés.
Selon la même source, le représentant du secrétaire général de l’Onu en Irak, Sergio Vieira de Mello, qui a été tué dans l’attentat au camion piégé, était directement visé.
«C’était ciblé. C’était un attentat très bien préparé, la cible c’était Sergio de Vieira de Mello, c’est évident (...) Ils (les assaillants) savaient où se trouvait le bureau de Vieira de Mello et savaient qu’il se trouvait dans le bureau à ce moment-là, et ils ont mis le maximum d’explosif. Le véhicule était placé de telle sorte que la partie du bâtiment dans laquelle le bureau se trouvait s’effondre», assure cette source.
Un fonctionnaire de l’Onu à Bagdad a refusé une proposition américaine de renforcer le dispositif de sécurité autour du QG plusieurs jours avant l’attentat, a indiqué de son côté un diplomate européen à l’AFP.
«Les Américains savaient que le quartier général de l’Onu était menacé, ils ont proposé un renforcement du dispositif de sécurité autour du Canal Hotel, mais un fonctionnaire de l’Onu a décliné cette proposition», a déclaré ce diplomate sous le couvert de l’anonymat.
D’après lui, Vieira de Mello n’a pas été informé de la proposition américaine ni du refus du fonctionnaire.
Les cercueils du Brésilien Sergio Vieira de Mello et de sa chef de cabinet, l’Egyptienne Nadia Younès, devaient quitter Bagdad pour Genève vers 17h30 locales (13h30 GMT) à bord d’un avion affrété par le gouvernement brésilien.
Une cérémonie doit avoir lieu samedi à Genève, où Vieira de Mello était commissaire des droits de l’Homme avant d’être nommé à Bagdad.
Il doit être enterré en France, à Thonon-les-Bains, en Haute-Savoie à la demande de ses enfants et de sa veuve. Le Brésilien avait une résidence à Massongy, près de Thonon-les-bains, à quelques kilomètres de Genève.
Par ailleurs, l’armée américaine a annoncé vendredi que deux soldats ont été tués jeudi en Irak, l’un à Bagdad et l’autre près de Hilla, à 100 km au sud de la capitale.
Le premier soldat a trouvé la mort et six autres ont été blessés dans un incendie qui a ravagé un immeuble dans le quartier Karada, au centre de Bagdad, d’après un porte-parole militaire.
«Un Marine a été tué dans une attaque près de Hilla», a indiqué de son côté une autre porte-parole des forces américaines sans donner de détails.
Son décès porte à au moins 64 le nombre de soldats américains tués dans des opérations de la guérilla irakienne, depuis le 1er mai, date à laquelle le président américain George W. Bush avait annoncé la fin des opérations militaires majeures en Irak.
A Mossoul (nord), une fillette irakienne a été tuée par l’explosion d’une bombe artisanale avec laquelle elle jouait, selon un porte-parole militaire.
L’Onu devrait réduire de moitié son personnel
L’Onu devrait avoir réduit de moitié son personnel expatrié à Bagdad d’ici à la fin de la semaine, a déclaré un haut responsable de l’organisation à Amman vendredi, trois jours après l’attentat qui a visé le siège des Nations unies à Bagdad, faisant 23 morts.
«Nous sommes en train, en ce moment même, de réduire fortement» le personnel à Bagdad, a déclaré Christine McNab, coordonnatrice des activités de l’Onu à Amman, lors d’une conférence de presse.
«Trente à cinquante pour cent» du personnel expatrié devrait avoir quitté Bagdad d’ici à la fin de la semaine, a dit Mme McNab, ajoutant qu’un «petit nombre d’employés essentiels (se rendait) en Irak par avion pour soutenir les chefs de postes à Bagdad». Avant cet attentat, l’Onu employait 500 personnes à Bagdad, principalement des expatriés.
«Nous ne nous retirons pas de Bagdad. Nous y conservons une équipe resserrée.
Elle accomplira un travail humanitaire, lié à la reconstruction, et continuera également son travail d’aide à l’établissement d’une nouvelle administration en Irak», a-t-elle ajouté.
Mme McNab a indiqué que l’évacuation des blessés se poursuivait et qu’un avion médical jordanien devait ramener à Amman dans la journée une trentaine de victimes.
Un autre vol devrait amener à Amman 16 autres personnes travaillant pour l’Onu, et d’autres vols sont prévus pour samedi.
Depuis l’attentat suicide de mardi, environ 150 employés de l’Onu se sont repliés vers Amman.