Des établissements hôteliers vétustes : le tourisme dans la région d'Al Hoceïma entre réalités et perspectives

Il s'agit de l'hôtel Karim (1 étoile) de 40 chambres et 81 lits fermé en octobre 1000, l'hôtel Tidghine (1 étoile ) de Ketama avec 72 chambres et 136 lits fermé en mai 2002 et du VVT-Club Méditerranée (1.216 lits) fermé au cours de cette année.
Ces fermetures conjuguées à une conjoncture internationale défavorable ont influé négativement sur le flux des touristes dont le nombre a régressé de 45.974 en 1998, à 47.787 en 2000 puis à 41.410 en 2002.

La fermeture du Club Méditerranée d'Al Hoceïma s'est répercutée notamment sur les arrivées des visiteurs français qui ont chuté de 84 % durant le mois d'août 2003 en comparaison avec la même période de 2002, selon des statistiques établies par la délégation du Tourisme.
La crise du tourisme est accentuée par la vétusté des établissements hôteliers réalisés au lendemain de l'indépendance, la dégradation des prestations, le manque flagrant de toute animation, le sous-équipement des plages et par l'accès difficile à la région en raison de la complexité du relief.
Depuis le désengagement de l'Etat dans le soutien du tourisme, l'investissement dans le secteur touristique a été timide dans cette province.

Ainsi , sa part en nombre de lits en comparaison avec la moyenne nationale ne représente que 2 % et le nombre de touristes internationaux atteint à peine 1 %.
La nouvelle dynamique enclenchée par le gouvernement pour le développement des provinces du Nord et les atouts naturels que recèle la région militent pour un avenir prometteur non seulement pour le secteur touristique mais aussi pour les activités économiques dans la région d'Al Hoceïma.
Pourtant , le décollage du tourisme, générateur de richesses et d'emplois, reste tributaire de la rénovation et la réhabilitation des établissements hôteliers, tel le complexe touristique de la baie d'Al Hoceïma (Mohammed V et Quémado , 382 lits), de l'aménagement de micro-stations de prestige dans les sites côtiers encore préservés de la promotion des activités nautiques (plongée sous - marine, cabotage, pêche à la traîne… ) , du développement de l'écotourisme, l'animation diurne et nocturne de la ville d'Al Hoceïma (night-clubs, théâtre, restaurants, musées … ).

Une organisation des professionnels du tourisme au sein d'une association s'avère nécessaire pour la contribution à la promotion du produit touristique d'Al Hoceïma. Les opportunités d'investissements touristiques dans la région ne manquent pas avec la diversité des sites côtiers, montagneux et culturels et les encouragements incitatifs consentis dans le domaine.
Déjà de nouveaux investissements touristiques ont été réalisés grâce aux encouragements incitatifs octroyés aux promoteurs. Il s'agit de la construction de la résidence touristique de 1ère catégorie «Charafina's Beach» à la plage de Tala Youssef (commune d'Imzourène) avec une capacité d'accueil de 20 bungalows (80 lits) et un investissement de 22 millions DH et de la rénovation de l'hôtel National (1 étoile) , à Al Hoceïma comportant 15 chambres (27 lits) pour un coût d'investissement de 1,2 million Dh.

D'autres équipements touristiques sont en cours de concrétisation, tel le «Village des vacances Luna Rossa», à la place Souane (commune d'Aït Youssef ou Ali) portant sur la construction de 100 bungalows à 2 niveaux, 358 bungalows simples et 10 villas pour un investissement de 280 millions Dh et la «Résidence touristique Abdelkrim Khattabi» à la place Espalmadero dans la même commune avec 46 bungalows, 2 hôtels (3 étoiles) et 24 résidences pour un investissement de 79,6 millions DH.

En somme, le tourisme balnéaire, montagneux ou rural dans cette région nordique est prometteur avec notamment la construction en cours de la rocade méditerranéenne qui reliera Tanger à Saïdia, l'inauguration de la ligne maritime Al Hoceïma - Almeria et les encouragements incitatifs consentis pour l'accroissement de la capacité hôtelière dans la perspective d'atteindre l'objectif ambitieux de 10 millions de visiteurs en l'an 2010.