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Deuxième sortie nationale du dernier film de Farida Benlyazid : le public réclame «Casablanca-Casablanca»

Le film « Casablanca-Casablanca », de Farida Benlyazid, est de nouveau dans les salles de cinéma depuis mercredi dernier. Selon les distributeurs, la période de la première sortie nationale était mal choisie. C’est pourquoi, le film n’a pas at

16 Mai 2003 À 18:26

Farida Benlyazid paraît aujourd’hui optimiste malgré les critiques acerbes de certains journalistes qui ont trouvé que son film « Casablanca-Casablanca» manque de profondeur. Elle ne comprend pas l’acharnement de la presse sur les messages véhiculés par le film. En effet, beaucoup de journalistes ont jugé que le scénario est trop simpliste, puisé dans le même tonneau que la grande partie de nos fictions. «On attendait une version plus romancée que le livre Les puissants de Casablanca, davantage subtile et moins lourde. On s’est retrouvé devant des scènes sympathiques, certes hachées, mais soudées par l’histoire du meurtre, annoncé au début du film », a-t-on lu sur les colonnes d’un hebdomadaire. La réalisatrice se défend contre toutes ces accusations affirmant qu’elle connaît fort bien Casablanca pour pouvoir juger et apporter une vision claire de l’une des amères réalités de la capitale économique. Malgré ses appréhensions, les Casablancais se sont montrés coopératifs. « Au début, avant d’entamer la réalisation de ce film, j’avais peur, mais nous n’avons eu aucun problème. Les gens étaient très sympathiques. Ce qu’il faut, c’est encourager les productions nationales », ajoute-t-elle. Farida Benlyazid croit en la puissance de l’espoir et la volonté dans le changement en dépit des difficultés. La cinéaste avec son dernier-né a changé de cap. Son univers était peuplé par des personnages oniriques d’une douceur irréelle. Avec ce scénario, elle retrace une réalité obscure de la ville de Casablanca apportant une autre vision de la société marocaine et de ses contradictions. Le choix du roman de Réda Lemrini n’était pas au hasard. D’après la réalisatrice marocaine, le roman est très visuel et il était temps de parler, de dire des choses et de dénoncer des faits et des personnes.
Avec cette deuxième sortie nationale de « Casablanca-Casablanca », Farida Benlyazid a retrouvé son élan puisque c’est le public qui a, lui-même, sollicité «Casablanca-Casablanca». Lors de sa première sortie nationale, elle a été surprise que peu de gens affluaient aux salles de cinéma. « On s’est trompé sur le moment de la sortie du film. Les gens ne pouvaient pas venir le voir puisqu’il faisait froid. Mais c’est le public qui a demandé à ce que « Casablanca-Casablanca » soit de nouveau dans les salles de cinéma », affirme la réalisatrice marocaine.
Par ailleurs, d’autres projets pointent à l’horizon de cette cinéaste. Elle est en train de préparer un scénario d’un autre film. Il s’agit d’une coproduction avec l’Espagne et la France. L’auteur du roman « La vida perra » est un Espagnol qui a vécu à Tanger. Le scénario a été déjà présenté à la commission de la session de janvier, mais il n’a pas convaincu le jury. Depuis des mois, Farida Benlyazid le retravaille pour la session de juin. A travers l’histoire d’une jeune femme espagnole vivant à Tanger, le futur film retrace le croisement de deux cultures différentes. « J’espère le réaliser vers la fin de l’année. Le rôle principal sera attribué à Victoria Abril. Du côté marocain, il y a Rachid El Ouali et Salima Ben Moumen », annonce-t-elle. Elle ajoute qu’il faut absolument promouvoir les films marocains à l’étranger et créer un vrai marché national. Pour ce, de nouveaux métiers sont à développer.
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