Développement : Jerada, une province à la recherche de sa vocation
Créée en 1994 par décret Royal en 1994, la province de Jerada s’étend sur une superficie de 9300 km2.
>Elle fait partie de la région économique de l’Oriental et limitée par : la préfecture d’Oujda-Angad au nord, la province de Figuig a
16 Septembre 2003
À 16:54
Sur le plan humain, la population de la province qui comptait au 2 septembre 1994, 149686 habitants dont 83.543 urbains et 66143 ruraux ne se chiffre actuellement qu’à 117696 habitants (79066 habitants en milieu urbain et 38630 habitants en milieu rural) soit une régression de l’ordre de 21,37% par rapport au recensement de 1994 et ce après avoir rattaché le cercle de Debdou à l’entité administrative de Taourirt érigée en province en 1997. Sur le plan économique, bien que la majorité de la population vit de l’agriculture, le potentiel agricole reste toutefois, limité en raison du climat aride engendrant de temps en temps des périodes de sécheresse prolongées, ce qui fait que seulement 51903 ha de la superficie totale est généralement cultivable.
L’activité socio-économique est également dominée par le secteur commercial qui occupe une place relativement importante.
Aussi, la structure de l’économie provinciale est basée sur le secteur agricole dont l’élevage reste la principale activité avec un cheptel totalisant près de 380.617 têtes, qui toutefois traverse des difficultés en raison des effets néfastes d’une sécheresse structurelle, le secteur minier en déclin et le commerce dont le dynamisme reste très limité et intimement lié à l’essor de ces deux secteurs.
La province de Jerada est par ailleurs riche en potentialités touristiques non exploitées en l’occurrence les sites de Guafait et Tissourine. Ethymologiquement, l’appellation de Jerada puise son origine d’une sauterelle (criquet, Jerada en arabe) posée sur la corne d’un bélier conduit par une caravane commerciale en provenance du haut plateau à destination de la ville d’Oujda, laquelle sauterelle se serait envolée au croisement de la route nationale 17 reliant Oujda à Figuig et la route provinciale 406.
La création de la ville de Jerada est née avec la découverte du bassin houiller de Jerada.
Cette découverte a été le fruit d’un grand nombre de recherches effectuées par une société belge lors d’une prospection générale au Maroc nord-oriental.
C’est en effet, en janvier 1927 que J. Horry fut le premier géologue qui a signalé la présence à Jerada de houilles. Il fallait attendre dix mois de recherches condensées pour que la rentabilité de l’exploitation de cet unique gisement au Maroc ne fasse plus l’objet d’incertitude.
En janvier 1929 fut constituée la Société chérifienne des charbonnages de Jerada (S.C.C.D) avec un capital de 18 millions de francs dont le 1/3 appartient au bureau de recherches de participation minière.
En 1942, une convention de gérance d’Etat fut conclue et ce n’est qu’en 1946, que l’ensemble de l’exploitation était transféré à une nouvelle société dénommée charbonnages nord-africains (C.N.A) qui comptait comme principaux participants: L’Etat belge, l’Etat français et l’Etat marocain.
Après l’indépendance, l’état marocain a acheté la part de l’Etat français et porté sa participation au capital de la société à 48%. En 1964, cette part atteint le taux de 54,22%.
En novembre 1972, l’Etat a racheté les parts des sociétés belge et française et contrôlé ainsi 99% du capital de la société.
En juin 1981, la dénomination de la société devient «Charbonnages du Maroc» (C.d.M).
Il est à souligner, par ailleurs, que la province de Jerada a été un haut lieu de l’histoire aussi bien sur le plan spirituel que sur le plan matériel. En effet, de par leur position géographique remarquable, certains centres de cette province ont longtemps été la plaque tournante notamment entre le Maghreb et l’Europe. Ils ont pour plusieurs temps constitué un carrefour de caravanes commerciales.
Parmi les événements ayant marqué l’historique de cette province, les trois visites royales effectuées à la ville de Jerada, la première en 1936 par S.M. Mohammed V. La deuxième en 1962 par Sa le Roi Hassan II.
La troisième part S.M. le Roi Mohammed VI en février 2001. Ces visites marquent la sollicitude royale accordée à cette partie du Royaume laquelle s’est illustrée par ses hauts faits historiques et ses actions héroïques pour la défense des valeurs sacrées de la nation. Lors de cette dernière visite, le Souverain a inauguré et donné le coup d’envoi à plusieurs projets socio-économiques destinés à relancer l’ensemble de la province.
Ce projet contribuerait à donner à la province un nouveau souffle et devrait lui permettre de se trouver une nouvelle vocation à la suite de la fermeture des mines de charbon qui ont été pendant plusieurs dizaines d’années la principale ressource et activité économique de la province.