LE MATIN
27 Mars 2003
À 20:50
Il le dit sans ambages : la crise irakienne a secoué l’Europe. Et cette crise, dit-il, pose notamment «la question de la nature du lien transatlantique, qui devait relever du partenariat et non de la vassalité».
Cet ancien ministre pense déjà
à l’après-conflit. Et s’il est convaincu que cette guerre a au moins mis l’Europe face aux conséquences de l’après-guerre froide et de la sur-puissance américaine, il n’en pense pas moins que les Européens doivent donner naissance à «une armée européenne commune». En attendant les troupes européennes unifiées, J. Barrot ne se nourrit pas d’optimisme béat et en appelle plutôt à une sorte d’inventaire. «Une politique étrangère commune ne sera vraiment active qu’après un vaste travail de clarification de nos relations avec les Etats-Unis» En évoquant la politique française menée de part et d’autre des rives de la Méditerranée, il explique que «Jacques Chirac croit très profondément à cette politique méditerranéenne riche des émotions partagées hier mais surtout de l’ambition commune de construire un avenir commun». Il n’y a pas
en la matière d’allusion aux mythes et pas question, nous indique ce député, de «ressasser un passé parfois passionnel»
Depuis un certain 11 septembre de sinistre mémoire, ce politique venu de l’Hexagone croit plus que jamais au dialogue des cultures et des civilisations. «Nous devons convaincre les Américains qu’il ne peut pas y avoir de paix durable sans un dialogue soutenu et régulier entre les cultures et les civilisations, seul capable d’éclairer les opinions mondiales et de fonder la paix», nous a-t-il affirmé avec force.
«La France offre à l’Islam un champ de modernité à cultiver». Et le chef de file des députés UMP à l’Assemblée nationale d’expliquer que les enjeux de l’organisation de l’Islam en France et tels que déclinés par le ministre de l’Intérieur, Nicolas Sarkozy, prennent forme dans la tolérance et la reconnaissance de l’Autre.