Naissance de SAR Lalla Khadija

Environnement et urbanisme : atteinte flagrante aux biens publics

Naguère verte et fleurie,R>El Jadida est aujourd’hui un espace dominé par le béton. Pour qu’elle reprenne ses couleurs d’antan, l’implication de tous est souhaitée.
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17 Juin 2003 À 17:43

20 ha d’espaces verts pour un périmètre urbain de 2400 ha, dans lequel vivent 120.000 âmes (recensement 94), tels sont les chiffres clés du capital verdure de la ville d’El Jadida.
Pourtant, hier encore, la capitale des Doukkala, ville verte, où ses 40.000 habitants d’alors avaient tant de loisir de s’oxygéner et de se divertir, notamment dans ses grands parcs (Mohammed V, Hassan II, Abdelkrim Khattabi).
Parfaitement entretenus, les trois grands espaces représentaient un réel pôle de loisir et de sociabilité. Grâce à ces trois poumons, le printemps était éternel à El Jadida.
Comble de coquetterie, les artères de la ville étaient ornées d’arbres de plusieurs espèces : mûriers, birgandiers, phoenix, washintonias....
Qu’est-ce qui s’est donc passé pour que le printemps d’El Jadida ne fleurisse plus ?
Le dépérissement a commencé au début des années 1980, lorsque la ville s’est engagée dans un urbanisme du tout béton.
Le lancement du secteur II, qui n’était autre qu’une extension du périmètre bâti sur une superficie de 350 ha a été le premier signe avant courreur du déséquilibre écologique dans une ville où le gris est devenu la couleur dominante. Le manque de sens écologique des lotisseurs ainsi que la complicité passive de différentes municipalités ont fait qu’El Jadida a rapidement dilapidé son capital vert...
Au moment où les responsables régionaux se sont déployés ces derniers temps sans répit pour mettre en œuvre un programme de réhabilitation des parcs et jardins Mohammed V et Abdelkrim Khattabi dont la réalisation effective de ce programme semble avoir atteint un stade avancé.
Certaines parties, malheureusement, ne semblent pas l’entendre de cette oreille, malgré les colloques, séminaires, la presse locale sur ce contexte n’ont abouti à rien et restent sans suite aucune. En ce sens la prise des élus de décisions susceptibles de préserver les espaces verts et les biens publics, visent naturellement à protéger la nature (terre, eau, flore, faune), à introduire et généraliser l’idée de la protection de la nature auprès des citoyens (enfants, jeunes et moins jeunes), à lutter contre toute action et tout projet portant atteinte à la nature, et à aviser l’autorité de tutelle de tout dépassement en la matière...
Sont autant de moyens à méditer et à assurer dans ce sens. Mais les obstacles dans ce domaine sont difficiles à résorber et à énumérer.

Protéger la mémoire de la ville

La ville se trouve aujourd’hui dans l’anarchie totale, où l’informel domine. Des dysfonctionnements à tous les niveaux causés par un manque de visibilité, une absence de synergie et une incompétence flagrante. Certes, c’est une atteinte flagrante à la liberté et au droit public. C’est justement là qu’intervient le rôle imminent de nos édiles pour respecter le droit commun et général à la verdure, à l’harmonie, voire à la vie. Par ailleurs, on a besoin d’une sensibilisation, d’échan-ges d’idées et de réflexes écologiques auprès des citoyens et surtout à une bonne contribution à cette action.
Pour notre part, hâtons-nous de lancer un appel à nos édiles de sortir de leur torpeur, d’assumer leur rôle de manière dynamique, avec transparence, probité, vigilance et sérieux. Il faudrait beaucoup d’imagination pour trouver des solutions adéquates aux problèmes de la ville qui sont nombreux.
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