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Festival des musiques du désert à Rissani-Merzouga : culture ancestrale et originalité musicale

Ksar El Fida a vibré vendredi soir au rythme de la musique saharienne et africaine. Le public venu nombreux a été au rendez-vous avec le Malien Cheikh Tidiane Seck, l’Algérien Bali Othmani et les Marocains El Batoul Marouani et Saïd Chraïbi.
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L’improvisation ordonnée cède la place à la spontanéité

20 Septembre 2003 À 19:22

En demandant à Cheikh Tidiane Seck de nous donner ses premières impressions sur le festival, il a vite répondu que «le Maroc est ma seconde patrie. Le Festival des musiques du désert est un festival qui me tient énormément à cœur puisque je viens du Mali.

Je suis donc sensible à tout ce qui est promotion ou éveil des gens sur le désert en tant que paradis et lieu de recueillement. Je vous parle du désert en tant qu’espace vivable où l’être humain puisse vivre, car la soif de vivre existe dans ce milieu naturel extrêmement intéressant. Au niveau de la musique, le désert a besoin de cette spiritualité».

A noter que Cheikh Tidiane Seck est professeur de musique aux Etats-Unis et en France. «Je concilie tout cela par réflexe de l’enseignant que je suis. J’ai enseigné la peinture au lycée pendant quatre années au Mali. En même temps, je jouais dans des groupes de musique très célèbres comme celui de Mory Kanté et dans les grands hôtels. Je menais déjà une triple vie. La vie de musicien, d’enseignant et de collaborateur avec les autres. Cette situation me permet d’avoir un langage universel». La musique de Cheikh Tidiane est très simple car elle repose sur un langage que le groupe des musiciens qui l’accompagne connaît très bien. L’improvisation ordonnée cède la place à la spontanéité.

Né à Segou (Mali), en 1953, Seck a appris, durant toute son enfance, les traditions de sa culture natale par sa mère, chanteuse. Adolescent, c’est tout d’abord vers les arts plastiques qu’il se dirige. Il étudie à l’Institut national des arts dont il sort diplômé afin d’enseigner la musique et la peinture. Parallèlement, il est organiste du fameux Super Rail Band de Bamako, aux côtés de Mory Kanté et Salif Keita.
De 1979 à 1982, il s’exile en Côte d’Ivoire et y crée son premier groupe «Les Asselars, tout en étant à la fois le pianiste des Ambassadeurs et celui de Mory Kanté». L’éclatement des «Asselars», en 1983, lui permet d’être disponible pour une tournée africaine et française avec les «Ambassadeurs», groupe qui se séparera en 1985, date à laquelle il s’exile de nouveau, cette fois à Paris, et participe activement au développement de la scène africaine à Paris.
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