Festival international de Volubilis : Contes, légendes et danse kathak donnent le ton
Placé sous le Haut patronage de S.M. le Roi Mohammed VI, le Festival international de Volubilis a ouvert ses portes, le 27 août, accueillant ainsi un grand nombre de pays, notamment la France, l’Inde, l’Espagne, la Sardaigne, la Macédoine,
LE MATIN
28 Août 2003
À 18:14
En ouverture, le public de «Oualili» a découvert un autre mode d’expression artistique qui nous rappelle ces fameux conteurs de Jamaâ el Fna (Marrakech): des contes et légendes racontés oralement, accompagnés magistralement par des musiques adéquates de grands compositeurs dont Manuel de Falla (Espagne), A. Adnan Saygun (Turquie), Piotr Ilyich Tchaïkovsky (Russie) et Béla Bartok (Roumanie).
En effet, le trio Marie - Christine Barrault, Susan Manoff et Elisabeth Balmas ont plongé l’assistance dans la rêverie, la nostalgie, la méditation, la danse et le chant à travers des contes et légendes de ces pays sur un support musical des plus attrayants.
Ainsi, Marie-Christine Barrault, nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice de l’année 1976, a récité des textes relatifs à des légendes universelles, d’une manière théâtrale, employant souvent des tons scéniques, tout en s’adressant au public dans un charisme exceptionnel.
Quant à Susan Manoff, l’une des pianistes les plus recherchées de sa génération, celle-ci a exécuté des morceaux musicaux puisés dans le répertoire du lied et de la mélodie, mettant en exergue la virtuosité d’Elisabeth Balmas, super-soliste d’orchestre au Violon: Radio-France, Tonhalle Zürich, Gürzenich Cologne et Radio Francfort.
Quelle harmonie et quelle symbiose entre ces trois personnages homogènes, tissant une trame musicale de contes et de légendes.
Cependant, s’agissant du coup de cœur de cette quatrième édition de Volubilis, les organisateurs du festival, réalisé sous l’égide du ministère de la Culture, ont dirigé leur choix sur la troupe Sufiana de danse Kathak de l’Inde qui est l’invité d’honneur de ces festivités à caractère transculturel, rentrant dans le cadre d’un dialogue universel humanitaire et pacifiste dans le but de rapprocher les peuples et les nations toutes ethnies et religions confondues.
Quelle belle prestation offerte par l’Inde par le biais de cette danse kathak dans laquelle fusionnent à la fois gestes et mouvements, chorégraphies de danse classique du Nord de l’Inde.
Chants racontant des histoires et légendes en l’occurrence celles de Radha et Krishna, dans le contexte de la religion et la philosophie de Vaishnava.
Le kathak est une danse des plus anciennes transmises de générations en générations par une caste de conteurs, «La kathakas» de laquelle la danse tire son nom. Celle-ci étant représentée dans la cour des temples et les places du village durant les fêtes sacrées.
Toutefois, la principale caractéristique de cette danse kathak, très populaire dans le monde entier, est le rapport immédiat que le danseur/chanteur établit avec l’audience , en récitant les syllabes rythmiques qui se transforment en danse.
Or, Vaishali Trivedi a apporté à la danse kathak non seulement une maîtrise de technique qui est un résultat d’un entraînement consciencieux et méticuleux, mais aussi une sensibilité raffinée et esthétique, une imagination et une spontanéité joyeuse.
Son association avec le grand sitar maestro Pt. Ravi Shankar dans son théâtre musical - Ghanshayanek avec le doyen de la danse kathak, Birju Mahraj, au Festival de l’Inde en Allemagne ainsi que son travail chorégraphique avec les différentes formes de danse comme le hip-hop, le flamenco et la danse contemporaine, ont élargi son horizon et ses sensibilités artistiques.
C’est dire que Vaishali Trivedi est une danseuse de qualité rare, ce qui a, d’ailleurs, impressionné le public et rehaussé le ton de cette ouverture qui s’annonce de bon augure.