Sur les sept médailles marocaines du plus précieux métal aux championnats du monde d'athlétisme, Hicham El Guerrouj en a offert trois en quatre participations et lorgne sur un quatrième titre (1.500m) et éventuellement un cinquième (5.000m) pour compléter
MAP
20 Août 2003
À 16:17
Pas de concession ni excuse. Hicham domine outrageusement une discipline sur laquelle il règne depuis 1997 avec une seule ombre à son tableau une défaite à Sydney face au Kenyan Noah Ngeny et après la chute à Atlanta en 1996 (12e).
D'abord l'or du 1.500m avant de voir sur l'autre épreuve. «Je n'ai aucune excuse sur le 1.500m» alors que sur la distance supérieure, il défendra ses chances pour décrocher une place au podium. «Je ferai le maximum pour offrir à mon pays une autre médaille et pourquoi pas en or». La rivalité pour le sacre complique davantage sa mission avec la présence de Gebresselassié et de son compatriote Békélé, l'étoile montante, et du Kenyan Abraham Chebii.
La programmation risque de lui jouer un tour entre la finale du 1.500m, prévue mercredi, et les demi-finales du 5.000m le lendemain. S'il passe sans encombre ce tour, il mettra à profit les deux jours de «halte» pour récupérer avant la finale le jour de la clôture. L'essentiel est de s'économiser aux tours de qualification pour arriver fin prêt aux finales tout en conservant son énergie physique et psychologique. Par contre, personne ne semble en mesure de déloger de son piédestal le maître incontesté du 1.500m. Et il l'a fort bien rappelé à l'armada de prétendants sur ses talons lors de la dernière rencontre avant ces mondiaux à Zurich en signant une meilleure performance de l'année (3:29.13), la seconde après celle du 11 juillet à Rome (3 :29.76).
Les préparatifs, hormis les douleurs au dos qui l'ont privé de s'aligner au super grand prix de Londres, se sont passés dans de meilleures conditions. Et comme la précédente édition, il entamera sa quête de l'or sous de bonnes augures. En effet, avant Edmonton Hicham avait établi deux meilleures performances mondiales de l'année au mile (3:44.96) et au 1.500m (3:28.38). Il a ajusté son programme au fur et à mesure de l'approche des mondiaux où, comme à son habitude, il s'était montré toujours infaillible après une première intrusion à Goeteborg (1995) et surtout suite à la passation de pouvoir avec Morceli à Séville deux ans plus tard quand il avait déposé son rival au dernier tour pour filer vers sa première consécration suprême.
Mais à Paris, El Guerrouj ne devra compter que sur ses propres forces et sa tactique. Si à Séville (99) et Edmonton Adil Kaouch lui a ouvert la voie, il sera bien solitaire sans aucun soutien puisque seul marocain aligné sur l'épreuve.