Fête du Trône 2006

Il y a un an disparaissait Moulay Ahmed Alaoui

Ce jeudi 2 chaoual 1424, nous commémorons le premier anniversaire de la disparition du fondateur de notre groupe, Moulay Ahmed Alaoui.
>Une communion de pensée et de cœur nous réunit de nouveau, en ce deuxième jour sacré, avec celui qui a guidé nos pas

Le défunt incarnait la liberté de ton dans la res-ponsabilité engagée

26 Novembre 2003 À 19:57

Moulay Ahmed parlait de notre métier - le sien avant d'être le nôtre - comme d'un apostolat, c'est-à-dire d'une mission vouée à défendre la cause du Maroc et, ce faisant, de son pilier organique, la Monarchie.

Elle était sa raison d'être et son horizon indépassable à jamais. Qu'il parle ou qu'il écrive, le missionnaire qu'il était concevait son action comme une pédagogie discursive, une sorte de leçon didactique qui ne se termine jamais.

Du 2 novembre 1972, date à laquelle il prit en main la création du Groupe Maroc Soir, à sa disparition il y a un an , Moulay Ahmed Alaoui ne cessa d'exercer son magistère sur la presse nationale avec une originalité et une présence qui transcenda les frontières. Il était incontournable et ses éditoriaux quasi obligatoirement lus par tous , par ceux qui l'approuvaient comme ceux qui s'y opposaient. Sa pensée était truculente mais profonde, sa franchise proverbiale mais obstinée, son amitié exigeante.

Compagnon de feu Sa Majesté Mohammed V, de feu S.M. Hassan II et de S.M. le Roi Mohammed VI, de sa tendre enfance à son accession au Trône, il portait le Maroc et la Monarchie comme un emblème sur sa poitrine, empli de fierté et nourrissant l'espérance comme un devoir.

Tant et si bien que Moulay Ahmed Alaoui ne pouvait et ne savait être que le journaliste de l'espoir. Il cultivait, mais c'était très fort rare, le scepticisme, mais un scepticisme positif et l'optimisme débordant, mariant l'humour et la gravité, se prescrivant à lui-même et à nous autres, ses élèves et protégés, une morale de l'action qui, d'année en année, s'est muée en mobilisation.

Jusqu'à ses derniers instants, au soir de sa vie, il scrutait l'information, veillait scrupuleusement sur l'actualité Royale et, rivé à son poste de télévision au milieu de ses innombrables livres, se concentrait avec le même intérêt - comme s'il y était - sur les images diffusées du Souverain.

De sa vie de jeune militant nationaliste, à Paris notamment, il avait conservé le sens du réflexe, à savoir que «rien ne se donne», mais se conquiert et s'acquiert, valorisant ce faisant les mérites et l'éthique de responsabilité. A la fonction d'éditorialiste, il avait conféré sa véritable dimension politique et morale. Comme un Walter Lippman du New York Times, un Beuve-Méry du Monde, un Jean Daniel du Nouvel Observateur, il incarnait la liberté de ton dans la responsabilité engagée.
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