Après le discours du chef de la Maison-Blanche devant l’Assemblée générale de l’Onu mardi, le monde entier a compris que les Etats-Unis ne feront pas de concessions sur l’Irak. Si les Américains demandent l’aide de la communauté in
L’axe Moscou-Paris-Berlin continue de s’opposer aux plans américains
LE MATIN
24 Septembre 2003
À 22:10
Le Président américain a préféré, mardi, ne pas prêter oreille à ces critiques, en affirmant que ses soldats n’ont fait que «défendre la paix et la crédébilité des Nations unies en Irak».
Le discours du Président français Jacques Chirac, lors de la journée d’ouverture a, quant à lui, mieux suivi, en annoncant la couleur du camp «récalcitrant», qui critique aujourd’hui la politique américaine de l’après-guerre.
Les divergences euro américaines continuent d’exister même si le Président américain semblait optimiste à l’issue d’un entretien, hier, avec le chancelier allemand Gerhard Schroeder.
«La première chose que je lui ai dite est : Nous avons eu des divergences et elles sont terminées. Nous allons travailler ensemble», a déclaré le Président américain après cette rencontre, la première depuis 16 mois, qui le réunit avec son homologue allemand.
Tous les pays qui avaient refusé d’aller en guerre avec les Etats-Unis lient aujourd’hui leur collaboration dans l’après-guerre à deux conditions : un transfert de pouvoirs aux Irakiens selon un «calendrier réaliste» ; ensuite un rôle plus important pour l’Onu.
Pour cela, cette dernière semble aujourd’hui avoir plus que jamais besoin de procéder à des réformes pour mieux servir ses objectifs de défense du droit international.
«Pour l’Allemagne, nous sommes prêts à prendre plus de responsabilité dans le cadre de formes institutionnelles depuis longtemps nécesaires à l’Onu », a souligné hier Gerhard Schroeder, dont le pays ne dispose pas d’un siège permanent au Conseil de sécurité. Le Chancelier allemand a même promis « une aide humanitaire, technique, économique et de formation pour la reconstruction de l’Irak mais dans le cadre des Nations unies », lors de son discours hier devant l’Assemblée générale de l’Onu.
Quand les Américains sont partis seuls en guerre, le monde entier avait été témoin d’une grande crise au sein du Conseil de sécurité qui se voyait ainsi outrepassé dans la résolution d’un conflit de cette taille. Aujourd’hui, les Etats-Unis veulent rassembler le monde, sous l’étandard des Nations unies mais pour une reconstruction dont ils veulent, toutefois, garder le commandement. L’issue de la nouvelle résolution américaine, débattue actuellement à l’Onu, aura certes une grande symbolique dans ce climat.
La France gagne des points dans ce bras de fer entre Paris et Washington particulièrement, et entre l’Europe (et tous les anti guerre) et les Etats Unis plus globalement. Lors de l’ouverture de l’A.G de l’Onu mardi, Jacques Chirac, comme l’a souligné la presse européenne, est apparu comme le défenseur du droit international, alors que George W. Bush n’a jamais mieux mérité son surnom de Cow boy.
L’axe Paris-Berlin continue de défendre une position commune, concernant la suite des événements en Irak ainsi que l’envoi de troupes militaires auquel s’opposent les deux pays.
Le Président russe Vladimir Poutine devait aussi rencontrer ses homologues allemand et français hier en marge des débats de l’ONU dominés par le dossier irakien. La réunion Poutine-Chirac-Schroeder devrait permettre aux trois dirigeants de coordonner leurs positions après l’intervention de George W. Bush. Le scepticisme provoqué par l’intervention de George W. Bush a permis de mieux mettre en évidence les divergences entre les Américains et les Européens hier. La réforme des Nations unies paraît quant à elle comme l’Arlésienne au palais de verre de New York. Un sujet de conversation permanent pour les diplomates onusiens, qui devra bientôt passer à une phase plus concrête.