L’histoire d’une femme en quête de bonheur
Le long métrage «Madame Brouette» du Sénégalais Moussa Sene Absa, projeté lundi dans le cadre de la compétition officielle du Prix Hassan II du Cinéma (21-28 juin), se veut, selon son auteur, une histoire d’une femme en quête du bonheur.
>«A trave
Le film véhicule aussi «une pensée pour les femmes de l’Afrique subsaharienne qui souffrent trop du pouvoir illimité des hommes», a t-il ajouté, confiant que pendant son enfance, il assistait souvent à des scènes de femmes battues, recevant des coups de pieds dans le ventre (scène qu’il a reproduite dans son film), en présence des habitants du quartier.
«Madame brouette» met en scène une femme fière et indépendante (Mati) qui assure sa vie en poussant sa brouette sur les trottoirs du marché de Sadanga. Divorcée à maintes reprises, elle rêve en compagnie de sa fille «Ndeye» et de son amie «Ndaxte» d’ouvrir une gargotte qui leur permettrait de gagner convenablement leur vie. Une rencontre avec un policier boulverse totalemement sa vie, lui coûtant même d’être renvoyée par son père qui la découvre enceinte.
La mauvaise conduite du père du futur bébé, un ivrogne criblé de dettes et ayant un faible pour les femmes, la pousse au désespoir, jusqu’a ce qu’elle décide de le tuer pour mettre fin à un calvaire qui n’a que trop duré.
Coproduit par le Sénégal, la France et le Canada, le film s’inscrit dans le cadre d’une trilogie intitulée «destin de femme» qui relate différents volets de la vie de Madame Brouette. «Tableau férailles», le premier film de cette trilogie produit en 1997, évoque le thème de la «fertililté». Le réalisateur a formé l’espoir d’avoir «un soutien du Centre Cinématographique Marocain pour la production du dernier film de la trilogie».
Réalisé à l’aide d’acteurs qui font leurs premiers pas dans le monde du cinéma, le film (104’) est marqué par une présence permanente de chants d’Afrique, chose capitale dans les oeuvres de Moussa Sene Absa. Par ce fait, il ambitionne de reprendre une réalité africaine selon laquelle chaque histoire racontée est «teintée de chants».
«La réalisation de chacun de mes films est précédée par le choix des chants qui vont l’accompagner», a expliqué à ce propos le cinéaste.
Sénégalais Wolof, originaire de Dakar, Moussa Sene Absa à fait ses débuts dans le monde du théâtre et de la peinture. Son premier court métrage, réalisé à Paris en 1985, a enregistré un succés qui lui a permis d’accéder au monde du 7e art par ses grandes portes. Depuis lors, il a fait quatre courts métrages, six documentaires et trois longs métrages.
Pour lui, l’Afrique aura son mot à dire sur le plan cinématographique, vu le nombre d’histoires à raconter aux cinéphiles du monde entier.