L'œuvre de Mohamed Zefzaf a produit un impact durable sur la littérature au Maroc
«Mohamed Zefzaf, le grand écrivain» est l'intitulé de l'ouvrage publié récemment par la Ligue des écrivains du Maroc, qui jette un nouvel éclairage sur la production riche et diversifiée de cet auteur.
MAP
31 Janvier 2003
À 19:39
L'ouvrage, présenté la semaine dernière à Casablanca, a suscité un grand débat qui mit en lumière l'empreinte très forte laissée par la production de Mohamed Zefzaf, disparu en 2001, sur la scène littéraire marocaine.
La réflexion sur l'apport de Zefzaf a eu son prolongement dans la rencontre qui a eu lieu, vendredi à Rabat. Celle-ci a permis d'analyser pertinemment les particularités artistiques et les structures naratives dans l'œuvre de Zefzaf, dont la contribution à l'enrichissement de la littérature marocaine a été salué par les différents inervenants. Des écrivains marocains de renom tels Driss el Khoury, Moubarrak Rabîi, Ahmed El Medini, Abdeljabar Sehimi et Mohamed Haradi ont tenu à travers cette rencontre, à placer l'œuvre de Mohamed Zefzaf dans son cadre historique, relevant le cheminement de l'écrivain à travers les genres qu'il a traités, la fertilité de son imaginaire et la haute symbolique à laquelle il renvoit.
L'ouvrage, de 214 pages, format moyen, comprend plusieurs témoignages sur la vie de Mohamed Zefzaf et des analyses faites par des universitaires et chercheurs sur les traits de style et les thématiques de l'écriture de ce grand écrivain.
Il relate un parcours littéraire prolifique et novateur qui a accouché d'une œuvre, traduite en plusieurs langues, soit pas moins de neuf recueils de nouvelles, sept romans et autres pièces de théâtre, dont la valeur littéraire a été reconnue partout, particulièrement dans le monde arabe.
«Mohamed Zefzaf était un homme de lettres hors pair qui a pu grâce à son talent, et à sa perception pertinente des problèmes de la société compiler un riche patrimoine littéraire», affirme le président de la Ligue des écrivains du Maroc, Ahmed Madini dans une note de présentation de l'ouvrage.
Pour lui, «l'histoire du roman et du récit au Maroc coïncide en partie avec la vie et l'œuvre de Mohamed Zefzaf».
Mohamed Zefzaf, né en 1945 à Souk Larbae, s'est éteint à l'âge de 56 ans. Ses premiers écrits remontent au début des années soixante à travers des œuvres de poésie et autres articles et études portant sur des questions littéraires. L'auteur a publié son premier recueil de nouvelles «Dialogue tard dans la nuit» (Hiwar fi laylin moutaakhir) en 1970 à Damas et le dernier «La Vendeuse de roses», (Baiatou Al Ward), en 1996 à Casablanca. Le premier de ses sept romans «La femme et la rose» (Al Maratou Wa Al Warda) a été publié, en 1972, à Beyrouth et sa dernière oeuvre dans ce genre littéraire «Grandes gueules» (Afouahoune Wassiaa) a été édité en 1998. En plus des pièces de théâtre publiées dans des revues arabes, il a traduit, du français à l'arabe, plusieurs romans et articles.