Naissance de SAR Lalla Khadija

La Casa de España à la recherche de son image d’antan

Dramatique cas que celui de la Casa de Espana, se targuant d’être un Club culturel et sportif, qui été visée par les attentats terroristes du 16 mai dernier. Plus dramatique encore est le sort de certains employés et clients de ce même établissement

14 Juin 2003 À 17:03

Extrêmement dramatique, la situation des familles des victimes qui ont perdu leur vie dans l’horreur du 16 mai. Une conférence de presse a été tenue vendredi soir à la Chambre de commerce et de navigation espagnole dont la seule crédibilité revient à M. Franscisco Albert, président du Conseil de résidents espagnols à Casablanca. Récit d’une gestion de faillante et d’un appel à un soutien fourré.
Hadj est mort. Son seul péché était d’être pendant plus d’une vingtaine d’années au service de la Casa de España et d’empêcher les « kamikazes » d’entrer. Ils l’ont égorgé et baignant dans son sang, il appelait, comme il le pouvait, les fuyards pour leur dire, après la première explosion, qu’il y avait encore un « kamikaze » au premier étage. Me Khamal et son fils, brillant garçon au prestigieux et historique Lycée Mohammed V, sont morts. Azz El Arab, Jamal, Me Alaoui, Rahal, le doux, serviable et gentil policier de l’aéroport Mohammed V, sont morts. Beggar est mort. M’Hammed Mahboub, gérant de la Casa, a passé 23 jours à Avéroès et personne du comité du Club ne lui a rendu visite. 19 cadavres ont été ramassés cette nuit-là, dans un état horrible. Les « kamikazes » ont choisi leur moment. Les vendredis soir, le comité directeur de la Casa de España optait pour des parties de « Bingo », un jeu pourtant interdit par les règlements en vigueur. Et c’est pourquoi, les 2.200 Espagnols vivant à Casablanca ont boudé cet établissement. La majorité écrasante de sa clientèle, il faut bien l’appeler ainsi, étaient des Marocains. La gestion bancale de cet établissement, qui ne programmait plus ni activité culturelles ni sportives, a conduit le Club à devenir redevable aux impôts d’environ 160 millions de centimes, parce qu’on avait décidé de mentionner sur les factures électroniques l’expression : (dont T.V.A).
L’occupation des locaux, par ce même comité, dont il ne s’est présenté à la conférence de presse que le président Raphael Bermutz, et dont les agissements avaient l’objet de plusieurs correspondances adressées au Consul général d’Espagne et au wali de la région du Grand Casablanca, est illégale. Un arrêt de la cour d’appel de Casablanca ordonne l’évacuation du local.
Certes, les appels lancés vendredi soir pour un éventuel soutien de la réhabilitation de la Casa de Espana devraient être pris en considération, mais à condition que le Club retrouve sa réputation d’antan, avec un nouveau comité directeur et avec toutes les normes qu’un Club digne de ce nom exige. Car, la situation financière déplorable, qu’on a bien voulu maintenir ainsi en optant pour la non-traduction devant la justice des personnes soupçonnées dans des affaires peu catholiques et mises à l’index dans nombre d’Assemblées générales ordinaires, ne permet pas à cet établissement de redémarrer. Les mauvais souvenirs vécues la nuit du 16 mai ne sont pas près d’être effacés et la gestion de cet établissement devra être comme avant, il vaut mieux que les fonds aillent à Sidi Moumen pour la construction d’un dispensaire par exemple.Un rendez-vous est fixé pour le 24 juin pour un rassemblement sur le lieu des attentats, afin de se recueillir à la mémoire des victimes.
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