LE MATIN
29 Décembre 2003
À 20:29
En donnant 27,7% de leurs voix et 82 sièges aux ultra-nationalistes du parti radical de Vojislav Seselj, un ancien allié de Milosevic-ce dernier vient de marquer un point psychologique vis-à-vis du tribunal international de la Haye-, les électeurs serbes ont manifesté leur désaveu envers leurs dirigeants qui, après avoir renversé Milosevic, n'ont pas su faire taire leurs divergences et mener à bien les réformes annoncées.
Le succès des ultra-nationalistes signe, en effet, l'échec des partis pro-démocrates, qui n'ont malheureusement pas su convaincre les électeurs serbes. Plut tard, si le parti de Vojislav Seseli obtenait une majorité au Parlement, la Serbie serait probablement à nouveau plongée dans le chaos. Un chaos qui raviverait alors les tensions pas si lointaines qui ont mis le pays à feu et à sang. Un scénario catastrophe redouté par les puissances occidentales qui espèrent voir un régime démocratique se mettre en place en Serbie.
Pour l'heure, des tractations difficiles vont donc commencer, et il est probable que l'Europe mette son poids dans la balance pour obtenir la formation d'une vaste coalition. Cependant, cet éventuel gouvernement ne disposerait d'aucune cohérence politique.
La Serbie, qui depuis un an n'est pas capable d'élire un Président de la République doit, avant tout, surmonter cette crise politique et institutionnelle si elle veut poursuivre les indispensables réformes amorcées depuis la chute de l'ancien régime. Pour le moment, la Grande Serbie est toujours dans tous les esprits.