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La folle saison d’Edimbourg : le plus grand festival du monde entre en scène

Le plus grand festival culturel du monde a démarré officiellement dimanche à Edimbourg, alors qu’une foule compacte a déjà envahi les rues de la ville où 1.500 spectacles «off» se produisent dans une joyeuse cohue.
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11 Août 2003 À 19:11

L’ «Athènes du Nord» telle que les Britanniques surnomment la capitale écossaise et sa «folle saison» de festivités culturelles, a procédé à la levée de rideau du Festival international des arts dramatiques dimanche.

Ce festival de renommée internationale, né en 1947 avec pour objectif d’égayer la ville au sortir de la Seconde guerre mondiale, propose cette année 146 spectacles - danse, théâtre, opéra- dont les représentations auront lieu jusqu’à la fin août.
Le festival a débuté dimanche avec «Stele» de Gyorgy Kurtag et «La messe glagolitique» de Leos Janacek, interprétés par l’Opéra national royal écossais.

Sous les feux de la rampe également, le Ballet de San Francisco pour une nouvelle interprétation de «La Mouette» d’Anton Tchekhov sur «Le cycle de l’anneau» composée par Richard Wagner.

En guise de prélude, le «Fringe Festival» -le «off»- a déjà fait son entrée sur la scène d’Edimbourg depuis la semaine dernière avec quelque 1.500 spectacles à l’affiche auxquels doivent venir se greffer des festivals de musique blues et jazz, de cinéma ou encore de littérature au fil des semaines.

La cité médiévale est envahie par une foule d’amateurs de théâtre de rue venus des quatre coins du monde qui frappent le pavé le long de Royal Mile, l’artère principale reliant le Château d’Edimbourg au Palais Holyrood, pour applaudir comédies, satires et autres spectacles dans quelque 207 sites.

Des joueurs de cornemuses à chaque coin de rue, portant évidemment le kilt, participent à la cacophonie d’applaudissements, de tambours et de sketches impromptus clamés par des étudiants en quête de célébrité.

Cette année, le Fringe a démarré par un «Shakespeare au Petit-déjeuner» joué aux premières heures du 30 juillet pour un public de lève-tôt auxquels étaient offerts un café accompagné d’un croissant pour la peine.

Originalité, excentricité, humour sont l’apanage du Fringe à l’image de «Dames et Messieurs», une pièce signée et interprétée par la troupe Semper Fi dont l’action se déroule dans des toilettes publiques.

Non loin, le comédien Alfie Joey divertit un public de quatre personnes seulement à la fois, sa salle de spectacle n’étant autre qu’une Ford Escort. Un spectateur dispose du siège passager à l’avant et trois autres sont installés sur la banquette arrière.

En première mondiale, il faut noter la pièce intitulée «Toast» qui se déroule le long d’une échelle et puis «Il n’y a pas de pièce au dernier étage», une comédie jouée à l’étage d’un bus anglais.

Autre curiosité, le spectacle de Materiali Resistenti, une troupe de danseurs qui évolue sous une cascade artificielle de quelque 16.000 litres d’eau.
Ces semaines de festivités à Edimbourg devraient faire tripler la population de la capitale pour atteindre le million et demi, voir les hôtels pris d’assaut par les touristes et les pubs de la vieille ville submergés par comédiens et spectateurs.
Enfin, c’est par un gigantesque feu d’artifices que s’achèvera le 31 août cette folle saison consacrée aux arts dramatiques au-dessus du château du XIIIème siècle qui surplombe la capitale écossaise.
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