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Le niveau de l’Oued a atteint une hauteur de quatre mètres : mesures de précaution dans la vallée de l’Ourika

Ighrem, Oulmès, Setti Fatma ... Des noms qui évoquent non seulement l’ineffable douceur de l’Atlas, mais également la beauté sauvage d’un torrent impétueux et les caprices d’une météorologie imprévisible. Se rendre à l’Ouri

Situé dans le Haut Atlas central, le lit du fleuve Ourika traverse une vallée encombrée de blocs de pierre

06 Août 2003 À 20:16

S’y promener pousse à prendre le temps d’écouter le bruit du vent et le bruissement des feuillages, à réapprendre à retrouver la passion de nos jeunes années, à découvrir des gestes beaux parce que gratuits ... Voire à plonger dans les lymbes de la mémoire pour y retrouver le goût ineffable des plaisirs simples de la vie.
Situé dans le Haut Atlas central, le lit du fleuve Ourika serpente à travers une vallée étroite entourée de hauts massifs et encombrée de blocs de pierre, de moellons et de galets charriés par les crues. Les sols y sont à la fois imperméables et très friables.
Du fait d’un déboisement catastrophique, ces derniers sont souvent nus et laissent paraître la roche-mère, en certains endroits.
Premier rempart naturel contre la violence des inondations, la forêt a été littéralement décimée. Si en 1929, 30 à 50% des sols étaient boisés, ces taux ne tournent actuellement plus qu’entre 10 et 20%.
Du fait que l’infiltration est presque nulle, les coefficients de ruissellement sont dramatiquement élevés. Ce qui ne fait qu’aiguiser les dangers. D’où les inondations qui ont égrené les années 1965, 1966, 1967, 1969, 1982, 1985, 1986 ...
Visiter l’Ourika c’est donc se laisser bercer par des réalités, des émotions et des rêves qui peuvent, parfois, tourner au cauchemar comme ce fut le cas le 17 août 1995.
230 morts, 500 disparus et des dégâts matériels évalués à plusieurs millions de DH, le bilan des inondations qui avaient ravagé la région en ce jour avait été extrêmement lourd.
A titre de rappel, il convient de noter que les dégâts se sont élevés à 2.800 millions de centimes dans le secteur agricole, à 2.500 millions de centimes dans celui des travaux publics, à 1.200 millions de centimes dans celui du commerce et des services, à 100 millions de centimes dans celui de l’hôtellerie, à 90 millions de centimes dans celui de la santé publique, à 65 millions de centimes dans celui des mines et de l’énergie, à 24 millions de centimes dans celui de l’enseignement, etc.

D’où un certain nombre de mesures préventives.
Ainsi le département des eaux et forêts et de la lutte contre la désertification a-t-il entrepris de grands travaux de correction torrentielles dans le cadre du projet de développement du bassin versant de l'oued Ourika financé par le Fonds Hassan II pour le développement économique et social à hauteur de 10 millions de dirhams.

Ce projet qui s'étale sur quatre ans et qui est dans sa deuxième année d'exécution, vise essentiellement le traitement mécanique des ravins les plus névralgiques et le traitement biologique de ceux qui le sont moins, en sus des actions de désenclavement de certains douars.

Les opérations initiées ont également consisté en le contrôle de l'accès à la vallée en cas de risque, en la signalisation des zones dangereuses, en l’interdiction de toute construction dans les lits des oueds et des massifs et en la lutte contre le camping sauvage.

Toutes ces mesures font désormais partie des réalités quotidiennes.
A preuve, les nombreux pannonceaux qui, en chaque endroit du site, préviennent des dangers et les avis d'alerte que les autorités locales et les services compétents duiffusent chaque fois que nécessaire.
Le dernier de ces avis a été rendu public cette semaine.

Emanant de la provinbce d'El Haouz, il indique qu'«un orage a éclaté en haute montagne sur la commune rurale de Setti Fatma, caïdat de l'Ourika, cercle de Tahanaout, province d'Al Haouz». Il précise également que «le niveau d'eau de l'oued de l'Ourika a atteint une hauteur de quatre mètres environ à la station hydraulique de Tizi Tount et ce le 4 août courant à 18h00., à la suite du déversement des eaux de crues des chaâbas ... se trouvant en amont de la vallée de l'Ourika». La même source ajoute qu'«à 19h30, de la même journée, le niveau de l'eau a baissé à 2,50 m», mais «il en est résulté des dépôts de charriages et de blocs de pierres à grande dimension à poids lourd sur une section de la route Marrakech- Setti Fatma allant du PK 54 au PK 52».
Le communiqué note aussi qu'«aucune victime n'est à signaler et que les dégâts matériels se résument à l'endommagement de la route Marrakech- Setti Fatma sur une distance de 8 km environ, et d'une voiture légère personnelle appartenant à un MRE".

Une délégation officielle s'est rendue sur les lieux où des mesures urgentes ont été prises. Notamment pour le dégagement de la route; laquelle a été «ouverte à la circulation le 5 août à partir de 13h00».

Il est à noter également que d'autres mesures sont prises par la province d'El Haouz. Entre autres «la diffusion d'un bulletin météorologique spécial aux différents services concernés pour prendre les mesures nécessaires» et l'«avertissement des estivants et la population locale par le haut parleur du poste d'alarme installé à Ouilmas».
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