Les militants du parti Baas impliqués dans la “Bataille décisive”
Le parti Baas, au pouvoir en Irak depuis 1968, est étroitement impliqué dans la "Bataille décisive", nom donné par le commandement irakien à la guerre contre les troupes américano-britanniques.
>En effet, pas moins de sept millions militants armés du
Le Baas, qui signifie littéralement "résurrection", prône l'unité des Arabes et défend des idées laïques et socialisantes. Sa devise est "Une seule nation arabe, unie et solidaire".
La parti encadre aussi six millions de volontaires issus des rangs du peuple et déployés aux endroits nécessaires pour combattre les troupes ennemies, selon les responsables irakiens. Le Baas, machine politique redoutable, contrôle tout en Irak.
Le Baas contrôle tout l'Irak par le biais de ses cellules disséminées dans l'espace politique du pays, à l'exception des provinces kurdes qui échappent depuis 1991 au pouvoir central de Bagdad. Saddam Hussein assume depuis juin 2000, en plus de ses nombreuses charges, la fonction de secrétaire général du "commandement national" du Baas, vacante depuis la mort en 1989 de l'un des fondateurs de ce parti, Michel Aflak.
Le Baas est théoriquement dirigé par un "commandement national" couvrant l'ensemble des pays arabes, qui regroupe les dirigeants des branches du parti existant dans ces pays, appelées les "commandements régionaux". Mais le parti, qui prône l'unité arabe, s'est scindé dans les années 1960 en deux "commandement nationaux" rivaux, l'un installé en Syrie et l'autre en Irak, après l'arrivée au pouvoir de ce parti dans les deux pays.
Le "commandement national" de la branche irakienne a été dirigé par Michel Aflak jusqu'en 1989. Le "commandement régional" irakien, qui exerce la réalité du pouvoir à Bagdad, est dirigé par Saddam Hussein depuis son accession à la présidence, en 1979.
Outre la direction du parti, Saddam Hussein est président de la République, Premier ministre, commandant en chef des forces armées et président du Conseil de commandement de la révolution (CCR), la plus haute instance dirigeante. Le président syrien Bachar al-Assad dirige pour sa part depuis la mort de son père Hafez al-Assad, en 2000, le "commandement régional" du Baas de Syrie ainsi que le "commandement national" du parti installé à Damas. Le Baas a été fondé dans les années 1940 par deux intellectuels syriens, Michel Aflak, chrétien orthodoxe, et Salaheddine Bitar, musulman sunnite assassiné en France en 1981. Tous deux avaient été écartés du parti après son arrivée au pouvoir en Syrie en 1963, mais Salaheddine Bitar n'a pas rallié l'aile irakienne, contrairement à Michel Aflak.
Bassorah, principal objectif de la coalition
Les troupes britanniques assiégeant Bassorah vont prendre pour cible principale le parti Baas, au pouvoir en Irak, dont les militants tiennent encore la ville, a annoncé samedi un porte-parole militaire britannique à Koweit.
"Prendre pour cible et éradiquer le parti Baas dans la province de Bassorah est désormais notre objectif prioritaire et celui de notre action militaire", a déclaré à la presse le colonel Chris Vernon. Il a indiqué qu'un haut responsable du Baas de la province, qu'il n'a pas identifié, était déjà entre les mains des forces britanniques et subissait des interrogatoires.
Le colonel Vernon a par ailleurs annoncé que ses forces avaient détruit samedi deux statues à Bassorah, sans dire si elles représentaient le président irakien Saddam Hussein.
"Ils (les soldats britanniques) ont détruit deux statues en deux brèves incursions", a-t-il dit, ajoutant que l'opération était destinée à saper le moral des membres du Baas et à montrer que les troupes britanniques pouvaient "opérer en toute impunité" dans la deuxième ville d'Irak. Le colonel Vernon a en outre indiqué que les stations de radio et de télévision de Bassorah avaient été mises hors service, ajoutant que les membres du Baas utilisent actuellement le téléphone pour communiquer et que les forces de la coalition pensent les priver de ce moyen en s'en prenant au réseau téléphonique. Selon lui, les forces britanniques ne veulent pas précipiter leur entrée dans la ville. "C'est une opération militaire que nous entendons mener selon nos conditions".
Interrogé sur la situation à l'intérieur de la ville, le porte-parole a rappelé que les conditions de vie y étaient difficiles avant même le début de la guerre et a affirmé qu'il était exagéré de parler d'une crise humanitaire. "Le réseau de distribution d'eau fonctionne à 40% de sa capacité. Il y a des stocks de nourriture pour un mois ou plus. Et il n'est pas encore évident de parler de crise humanitaire. Ceci dit, nous espérons améliorer les conditions de vie (des habitants de la ville) aussi vite que nous le pourrons", a-t-il dit. Le colonel Vernon a refusé de dire combien de miliciens irakiens avaient été tués ou capturés autour de Bassorah, mais a indiqué qu'il y avait actuellement "jusqu'à 3.000 prisonniers détenus à Oum Qasr", le port irakien proche sur la frontière avec le Koweit (extrême sud de l'Irak).