Spécial Marche verte

Les piscines publiques plongent dans l’oubli

La saison estivale bat son plein et l’on essaye d’offrir à nos enfants le loisir qu’il faut pour qu’ils puissent passer leurs vacances dans les meilleures conditions possibles. Ce n’est pas toujours facile, surtout pour les f

22 Août 2003 À 16:25

Disposons-nous de piscines municipales ? Combien sont-elles ?
Le Maroc qui a toujours été une terre de loisirs et des sports et qui a donné, à une époque pas très lointaine, des champions de la natation et du water-polo, souffre aujourd’hui de la rareté des piscines publiques.

Comment est-on arrivé à cette situation ? Ni la direction de la protection civile, ni le département de la Jeunesse et des Sports ne disposent de chiffres officiels sur le nombre exact des piscines publiques. En été et dans les villes qui ne possèdent pas de littoral, les piscines municipales auraient pu constituer un lieu privilégié de divertissement et de baignade pour une grande partie de la population qui n’a pas les moyens de se faire payer des vacances dans une ville côtière. Mais combien de provinces et préfectures disposent-elles de piscine municipale ? Pas beaucoup.

S’ils existent, ces lieux sont souvent mal entretenus et rarement surveillés par des maîtres nageurs qualifiés. Tout le monde sait que l’eau d’une piscine doit être constamment stérilisée. De la sorte, toute pollution est immédiatement neutralisée et le risque de contagion est éliminé. Le traitement et l’entretien des bassins doivent également inclure les bords des piscines. Celles-ci doivent être nettoyées et désinfectées fréquemment pour éviter les affections cutanées comme les épidermomycoses dues à un champignon qui se fixe sur la peau entre les orteils.

C’est d’ailleurs pour cela qu’une douche avant et après la baignade est vivement conseillée. Bref, les usagers de ces équipements, gérés par les municipalités, se plaignent de leur état. Par ailleurs, la surveillance dans les piscines publiques nécessite une attention et une vigilance de tous les instants. Or, la surveillance n’est souvent assurée que par un nombre réduit de maîtres nageurs. Et pourtant, en cas de noyade dans une piscine municipale, c’est toute la responsabilité pénale des autorités locales qui est engagée.

Meilleur moyen pour lutter contre l’asthme, la natation pourrait avoir un meilleur sort et plus d’attention. Sur le plan sportif, cette discipline a commencé depuis quelques années à donner des signes d’essoufflement. Aujourd’hui, toute la discipline est menacée de disparaître dans pratiquement toutes les villes du Royaume. On a l’impression que les clubs omnisports ne coordonnent guère avec la fédération. Les instances fédérales sont désarmées et impuissantes, car ne disposant pas de moyens matériels nécessaires pour hisser la natation marocaine au rang des autres nations plus développées. La preuve en est qu’après la fermeture, juste après les jeux méditerranéens, de la salle olympique couverte de Mohammedia, rien n’a été fait pour la réouvrir. Cette ville ne fait pas l’exception.

D’autres ont dû abandonner leurs piscines dans un état de délabrement avancé. Certaines mauvaises langues disent qu’elles ne sont plus rentables par rapport aux prestations offertes à un prix jugé très réduit. Mais, pourquoi ne profite-t-on pas aux élèves du primaire pour suivre des séances de natation scolaire ? Creuset de sportifs à la pointure internationale, notre pays a enfanté une longue lignée de nageurs émérites, qui ont marqué de leurs empreintes, l’histoire de cette discipline sportive sur la scène régionale, arabe et Africaine. La crise que traverse actuellement la natation nationale est à l’image de ses infrastructures.

L’insuffisance de supports matériels, de l’infrastructure sportive et celle de loisirs, empêche cette discipline sportive de s’exprimer pleinement. inutile de rappeler que le projet de loi de finances 2002 prévoit seulement la construction de 3 piscines couvertes dans le cadre de la coopération avec le gouvernement chinois. Mais, est-ce vraiment suffisant ?
Aujourd’hui, le groupe français «Des Joyaux», leader mondial dans la construction des piscines, vient de s’installer à Casablanca.

Il compte réaliser un gigantesque show room sur la Corniche et prévoit la création préalable d’une quarantaine d’emplois à plein temps. « Des Joyaux Maroc » qui a déjà investi près de 5 millions de DH compte aborder le marché marocain par la réalisation de plusieurs dizaines de piscines par an. Chacune d’entre elles bénéficiera de l’expertise de la société-mère afin qu’elle soit au même diapason que toutes celles qui sont réalisées à travers le monde. Espérons que cette initiative fera bouger les pouvoirs publics et les élus locaux dans le sens qu’ils programment davantage d’investissements dans ce domaine.
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