C’est indéniablement la marche du peuple marocain. Un peuple qui s’est mis debout, le drapeau - symbole de la nation - à la main. Criant à tue-tête son rejet du terrorisme, sa condamnation de la barbarie et sa détermination à continuer sa marc
LE MATIN
25 Mai 2003
À 21:31
Zoulikha Nasri, Conseillère de S.M. le Roi
Nous marchons pour dénoncer ce qui est arrivé. Ces actes sont étrangers à notre culture et à nos valeurs. Nous sommes venus manifester notre solidarité avec les victimes et leurs familles, mais aussi pour affirmer la détermination du Maroc d’aller de l’avant. Un Maroc démocratique et développé sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI. Nous sommes là pour le manifester et pour dire que nous sommes présents et le resterons toujours contre le terrorisme et contre tout ce qui pourrait porter préjudice à la monarchie marocaine et au Maroc tout entier.
Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la privatisation
Aujourd’hui, le Maroc a un grand rendez-vous avec l’Histoire. Ce qui est extraordinaire c’est que nous sommes tous là et nous avons en main le drapeau du Maroc. C’est très symbolique. Les Marocains disent non au terrorisme, mais disent surtout oui au progrès. Ils s’élèvent contre le fanatisme. La réaction des Marocains a été celle d’un peuple mûr, patriote qui aime son pays. Je vis personnellement cette journée avec beaucoup d’émotion. Le Roi et le peuple sont en symbiose totale pour défendre ce pays. Yasmina Baddou, ministre chargée de la Famille, de la Solidarité et de l’Action sociale Je suis très émue et très fière de la mobilisation du peuple marocain pour dire non aux actes terroristes, pour dire oui à la démocratie, pour se solidariser avec les victimes des actes barbares et pour dire que nous ne tolérons aucune idéologie, ni intellectuelle ni terroriste pour notre pays. Le fait que les partis politiques, les syndicats et toutes les composantes de la société ont manifesté ensemble aujourd’hui véhicule un message très fort. C’est tout le Maroc derrière S.M. le Roi qui dit non au terrorisme. C’est tout le peuple qui le dit avec son cœur, son âme et ses tripes, qui dit non, non et non au terrorisme. C’est cela aussi l’expression de la démocratie. C’est la majorité qui s’élève contre une minorité.
Ismaïl Alaoui, secrétaire général du PPS
Le message que transmet cette marche est multiple. C’est un message de dénonciation, de condamnation vigoureuse de ce qui s’est le passé le vendredi 16 mai. C’est aussi un message de résolution pour que pareille chose ne puisse plus se reproduire dans notre pays. C’est en même temps, un message d’espoir pour que nous puissions tous, de manière unanime, mettre un terme à toutes les formes de sous-développement. L’attitude de ces criminels en est une manifestation. La masse de notre peuple, qui a réagi spontanément au lendemain de ces crimes et qui aujourd’hui défile de manière compacte dans cette grande ville de Casablanca, nous laisse espérer que nous pouvons facilement remonter la pente, panser nos blessures et en même temps dénoncer la campagne idéologique qui nourrit les criminels par des argument fallacieux qui n’ont rien à voir ni avec nos principes ni avec nos valeurs. La marche nous transmet également un message d’unanimité vis-à-vis de ce qui s’est passé. Unanimité dans le refus de ce qui s’est passé. Nous devrions mettre en valeur cela pour continuer dans la voie de la modernité progressive, dans la voie du progrès et de la liquidation de toutes les formes de sous développement. Ce n’est pas tout à fait exact que l’on ait refusé à certaines parties de participer à la marche de Casablanca. Je connais pas mal de personnes, de la mouvance au référentiel islamique, qui participent au défilé. On n’a interdit à personne de participer. Il y a eu des déductions qui ont été faites par certains qui ont pensé qu’il valait mieux pour eux de ne pas participer à cette manifestation, mais il n’y a jamais eu de refus de la part de quiconque.
Abdallah Kadiri, secrétaire général du PND
Ma réaction est celle de tous les Marocains. Partis politiques, syndicats, organisations non gouvernementales et citoyens sommes là pour condamner le terrorisme quel qu’il soit. Pour dénoncer tous ceux qui se cachent pour faire du terrorisme. Condamner aussi ceux qui utilisent la religion pour favoriser le terrorisme. Notre pays est un pays de stabilité et e continuité qui n’a jamais eu de problèmes. Devant ce que nous vivons aujourd’hui, on peut dire qu’à toute chose malheur est bon. Cette affaire du terrorisme a permis aux Marocains de se mobiliser. Ce n’est pas une affaire des forces de sécurité, c’est une affaire de tous les citoyens et citoyennes qui sont appelés à protéger notre pays et notre mode de vie, pour que l’Islam se pratique dans les meilleurs conditions. Mohamed Abied, secrétaire général de l’U.C. Aujourd’hui, toutes les composantes politiques, syndicales et sociales sont réunies pour dénoncer le terrorisme de manière générale et l’extrémisme aveugle. Ce qui a frappé le cœur de Casablanca, le vendredi 16 mai, est quelque chose d’inimaginable. Jamais les Marocains n’avaient imaginé que cela pouvait se produire chez eux. Nous sommes un peuple épris de paix. Nous vivons dans un pays qui a toujours connu la stabilité. Aujourd’hui, il est temps que les forces vives de la nation se rassemblent pour voir l’avenir. Ce qui nous intéresse est l’avenir de notre pays. Ces gens-là ont actionné ces attentats, certainement téléguidés par des groupuscules extérieurs. Nous devons les combattre et mettre un terme au terrorisme.
Badia Skalli, membre de l’USFP
C’est un événement qui ouvre une nouvelle page dans l’Histoire du Maroc. Les forces démocratiques, pour une fois, se sont réunies pour dénoncer ce qui est arrivé et exprimer leur volonté la plus ferme de contribuer au changement nécessaire pour que notre pays ne revive plus jamais çà. Des changements, évidemment, d’ordre politique, économique et social. Tous les moyens nécessaires doivent être mis en place pour combattre l’idéologie terroriste. C’est un véritable sursaut et il y va de la responsabilité de tous aujourd’hui de savoir se mobiliser et de mobiliser les citoyens et les citoyennes sur la voie de l’espoir. Ahmed Osman, président du RNI Nous sommes fiers de participer à cette marche qui exprime de façon franche, ouverte et démocratique les sentiments et les réactions du peuple marocain face au terrorisme. C’est une façon très démocratique et populaire de s’exprimer. Le Maroc n’a jamais connu le terrorisme. Il a toujours été un pays pacifique, de tolérance et de convivialité. Il s’agit, à mon avis, d’un incident dans un parcours de paix de plusieurs siècles. Il faut militer et se mobiliser pour conforter la sérénité du pays. Le Maroc est un pays de solidarité exemplaire. Le Maroc continuera toujours à fructifier la cohésion entre le peuple et la monarchie. Une monarchie qui joue son rôle de coordonnateur et de fédérateur. Le Roi est le commandeur des croyants. C’est très important pour le Maroc.
Ahmed Ghayet, initiateur du Réseau Maillage
Ce n’est pas un jour de deuil ni de tristesse; c’est un jour de mémoire et aussi de sursaut de la jeunesse marocaine pour son pays, derrière son Roi. Derrière cette jeunesse des quartiers populaires, il y a un collectif qui s’est créé de jeunes chefs d’entreprises, investisseurs de tourisme et responsables de communication qui ont l’idée de lancer le mot d’ordre : Matkich Bladi (Ne touche pas à mon pays). C’est le symbole d’une jeunesse qui ne se reconnaît pas dans les actes terroristes et ne se révolte conte l’amalgame que l’on fait. Les jeunes de Sidi Moumen sont là. Ils condamnent les actes terroristes et disent non à l’amalgame.
Simon Levy, secrétaire général de la communauté juive
Ma déclaration à chaud est que c’est une journée chaude, une manifestation chaude d’un peuple chaud contre le froid du terrorisme. Demain, il ne faut pas que cela s’arrête. Nous sommes juifs marocains dans ce pays depuis deux mille ans et pour deux mille ans encore. Nous manifestons pour dire que ce n’est pas le terrorisme qui réussira à scinder ce peuple si bien uni. A partir de demain, il faut travailler pour que cela ne se reproduise jamais, jamais, jamais. Cela veut dire qu’à partir de demain, il faut analyser les causes des actes terroristes pour leur apporter remède. Cela veut dire que dès demain, il faut reprendre l’éducation à la base, que les politiques doivent reprendre leur rôle de l’encadrement des jeunes, qu’ils s’occupent des jeunes des quartiers. Il faut que dès demain chacun se dise qu’est-ce qu’il a fait aujourd’hui pour que cela ne revienne plus.
Abdallah Ziou Ziou, psychiatre
Tous les Marocains doivent se mettre à l’action pour combattre le terrorisme. C’est une affaire qui nous touche tous et pas uniquement les familles des martyrs qui ont été tués. Il est temps aussi de sécuriser les populations. Un des buts du terrorisme est de faire peur. La meilleure réponse que doivent apporter les camarades du jeune Taïb Khemmal, le meilleur cadeau qu’ils puissent offrir pour la paix de son âme, c’est de se remettre au travail et de réussir leurs examens. Le but des terroristes étant de donner la mort, vivre est la meilleure manière de lui résister.
Chaïma Guemarni, jeune fille de Mohammedia
Nous sommes très émus. Nous n’avons jamais connu d’actes barbares et nous sommes venus dire plus jamais ça. Nous voulons que nos enfants et les générations futures puissent vivre dans le même Maroc que nous avons toujours connu. Nous n’avions jamais connu le sentiment de peur. C’est la première fois que cela arrive. Les terroristes n’ont pas uniquement emporté la vie aux victimes et endeuillé leurs familles, ils ont endeuillé toute la nation marocaine.
La veuve de Abdellatif Beggar
Dieu est grand. J’en appelle à sa justice divine. Les terroristes ont endeuillé des familles, ils ont fait des veuves et des orphelins. L’Islam est innocent de leurs actes ignobles. L’Islam n’a jamais été une religion de terrorisme ni de fanatisme. L’Islam est la religion du juste milieu, de la paix et de la tolérance.
La fille de Beggar
Je participe pour dénoncer les actes barbares qui ont conduit à la mort de mon père et à des dizaines d’innocents. Je viens aussi dire que l’Islam est loin de toutes ces pratiques.
Mohamed Berrada, directeur général de Sapress
Nous participons en tant que citoyens à cette marche pour exprimer notre désapprobation des actes tragiques de Casablanca et pour que cela ne se reproduise plus.
José Antonio Sabater, professeur au lycée espagnol de Casablanca
Je suis moitié Marocain et moitié espagnol. Je travaille au Maroc depuis cinq ans. Je suis sorti manifester avec le peuple marocain pour exprimer ma solidarité. Nous savons ce qu’est le terrorisme. C’est tout simplement catastrophique. J’espère que c’est la dernière fois que cela arrive au Maroc.
Jaime Ruiz, homme d’affaires
Nous souhaitons que cette catastrophe du terrorisme s’arrête. En tant qu’Espagnols nous sommes habitués malheureusement à cela. Nous avons subi plusieurs fois ces actes terroristes. La vie doit cependant continuer.
Rahma Hachim, camarade de classe de Taïb Khemmal
Je suis très révoltée par ces actes terroristes qui ont arraché à la vie quelqu’un qui était plus qu’un ami pour nous. Ce n’est pas que de la peine que nous avons, c’est de la rage. Il faut continuer la marche. Il faut qu’on se prenne la main tous et qu’on dise non au terrorisme.