Spécial Elections 2007

Monaco, relégué en D2, décidé à faire appel

Monaco, vice-champion de France de première division 2002-03, a été rétrogradé mercredi en D2 par la Direction nationale du contrôle de gestion (DNCG) et a aussitôt décidé de faire appel.
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29 Mai 2003 À 18:12

L'appel doit être interjeté dans les six jours. Cette rétrogradation ne remet pas en cause la participation du club à la Ligue des champions la saison prochaine, décrochée au bénéfice de sa deuxième place au classement, a indiqué la Ligue de football professionnel (LFP).
Par ailleurs, si cette rétrogradation était confirmée en appel (le Comité national olympique et sportif français étant le dernier recours sportif possible), cela pourrait profiter au Havre, 18e de D1 et premier relégué en D2 cette saison.
Monaco a rapidement réagi par communiqué : « Nous prenons acte de la décision de la DNCG dont nous ne partageons pas les conclusions. Après consultation de nos conseils, nous ferons appel dans les délais impartis ».
Cette rétrogradation vient clore provisoirement une saison sportivement faste pour l'ASM entraînée par Didier Deschamps, mais troublée sur le plan financier. Officiellement, son passif s'élève à 53 millions d'euros, alors que selon des sources proches du club, il serait supérieur à 80 millions d'euros. Fin janvier, la DNCG avait interdit à l'ASM de «recruter à titre onéreux» et évoqué une possible rétrogradation.

«Concurrence déloyale»

Cependant, le 28 avril, le président de Monaco, Jean-Louis Campora (également vice-président de la LFP), avait indiqué que «tout était bouclé concernant l'entrée de nouveaux investisseurs dans le capital du club», refusant pourtant de briser «un pacte de confidentialité».
Cette annonce intervenait quatre mois après l'échec d'un premier plan de reprise. Fedcom Invest, parraineur du club présidé par un homme d'affaires russe, Alexeï Fedorichev, était le candidat pressenti par M. Campora. Mais le prince Rainier avait opposé son veto.
D'après l'entourage de l'ASM, le prince entendait sanctionner la réputation sulfureuse de ce groupe, présenté par les services de renseignements français comme une «vitrine légale de la criminalité organisée d'Europe orientale», et marquer sa désapprobation envers la gestion dispendieuse du club. Le quotidien français L'Equipe indiquait mercredi que le prince Rainier et son fils Albert pourraient avoir attendu la décision de la DNCG afin d'écarter M. Campora, avant de présenter un solide plan de reprise. «Le prince ne laissera pas tomber son équipe comme ça», a pour sa part commenté le défenseur de Monaco Patrice Evra.
Enfin, plusieurs présidents de club s'étaient récemment élevés contre la présence de l'ASM dans le Championnat de France. «Le problème majeur, c'est la concurrence déloyale, avait notamment affirmé Christophe Bouchet (Marseille) soulignant que, grâce à des charges et une fiscalité moins élevées, l'effectif dont dispose Monaco coûterait «deux fois plus cher en France». La DNCG avait auditionné le 21 mai les responsables de l'ASM pendant deux heures et demie, avant de mettre sa décision en délibéré à mercredi.
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