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Non Alignés et "axe du mal" confrontent leurs points de vue

Les 114 pays du mouvement des Non Alignés, au nombre desquels l'Irak, l'Iran et la Coré du Nord, les trois Etats de «l'axe du mal» défini par le Président américain George W. Bush, confrontent à l'occasion de leur conférence à Kuala Lumpur leurs points

21 Février 2003 À 20:07

Il est vraisemblable qu'un dénominateur commun sera trouvé dans une forte opposition à une guerre menée par les Etats-Unis pour désarmer le régime irakien du président Saddam Hussein sans l'approbation du Conseil de sécurité de l'ONU.
«Nous rejettons catégoriquement les menaces sur l'utilisation unilatérale de la force pour résoudre les questions menacant la paix et la sécurité internationale», souligne un projet de déclaration sur l'Irak qui sera soumis aux chefs d'Etat et de gouvernement la semaine prochaine.
Cette déclaration salue la «coopération» de l'Irak avec les inspecteurs en désarmement de l'ONU, soulignant que des «progrès significatifs» ont été signalés.
Le responsable de la délégation irakienne à ce comité préparatoire, Saeed Al-Musawi, a déclaré avoir l'espoir que les Non Alignés souscriront à l'appel controversé lancé dimanche par les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe.
Ce texte sur lequel le Koweit a émis «des réserves» demande aux Etats arabes de s'abstenir «de tout soutien à une action militaire qui conduirait à une menace pour la sécurité de l'Irak».
«Nous verrons si cette idée peut être acceptée par tous les pays membres du mouvement des Non Alignés», a déclaré à l'AFP le délégué irakien.
«Il existe un assentiment général sur l'utilisation par le mouvement d'une déclaration aussi forte que possible contre une guerre américaine contre l'Irak», a-t-il ajouté.

Mise à rude épreuve

Cependant le délégué d'un pays du Moyen Orient faisait remarquer que l'Irak doit également donner l'assurance qu'il se conformera complètement avec les résolutions des Nations unies sur le désarmement. En tout état de cause le projet de déclaration sur l'Irak est seulement à ses prémices et l'exemplaire d'un délégué obtenu par l'AFP comportait un grand nombre de ratures et d'ajouts. Néammoins une des phrases de la version originale souligne qu'une guerre contre l'Irak «affectera de manière défavorable les efforts internationaux pour combattre le terrorisme international». Cette affirmation est exactement dans la ligne de ce qu'affirme le Président des Non Alignés, le Premier ministre malaisien Mahathir Mohamad qui a prévenu qu'une invasion de l'Irak susciterait la colère des musulmans et conduirait à un nombre croissant de recrues dans les rangs des organisations terroristes.
Mais le fait même de trouver une définition du terrorisme a suscité des remous parmi certains pays membres, le projet de résolution comprenant des proposition différentes soumises par des nations ennemies comme l'Inde et le Pakistan.
Les autres points délicats qui vont mettre à rude épreuve l'habileté des diplomates d'un grand nombre de pays d'Asie, d'Afrique du Moyen Orient et d'Amérique Latine sont le programme nucléaire de la Corée du Nord ainsi que le conflit israélo-palestinien.
Une controverse a éclaté jeudi au sein de la conférence à la suite d'une tentative de la Corée du Nord de mettre en accusation les Etats-Unis concernant la crise sur son programme nucléaire. La Corée du Nord a présenté une proposition de résolution affirmant que «la suppression de la menace constante exercée par les Etats-Unis contre la République populaire et démocratique de Corée constitue la condition préalable au maintien de la stabilité de la paix et de la sécurité sur la péninsule coréenne».
De source diplomatique on notait de fortes pressions contre la proposition nord-coréenne au sein des principaux dirigeants du mouvement. Un diplomate du sud-est asiatique a même jugé ce texte «retors».
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