LE MATIN
22 Janvier 2003
À 20:28
Sa jeunesse plaide en sa faveur. Il a déjà remporté trois titres principalement en territoire américain. Certes, il plia lors du premier set (6-4) mais retrouva très vite sa vivacité et ses terribles coups droits lors du second qu'il remporta au tie-break (6-7). Ce fut le tournant de la rencontre pour le Marocain car le troisième set ne fut qu'une formalité (6-4). Tout était donc à refaire pour Younès qui concéda le quatrième set (4-6). Restait donc l'ultime manche où les deux joueurs ont cherché la sécurité. Tout se jouait sur un simple détail. A 4-4, l'erreur n'était plus admise. Chaque point avait son importance. Chaque joueur poussait l'autre à mériter le gain. A 5-4 et 40-40, Younès avait une balle de match que Roddick sauva avant d'égaliser à 5-5. Dès lors va suivre un long chassé-croisé entre les deux quarts finalistes. Au fil du jeu, la fatigue se fit particulièrement ressentir. Les gros efforts physiques faisaient leur effet. Il était évident que tout se jouerait au courage, à la combativité. A 10-11, Roddick fait le break et l'on pensait qu'il s'envolerait vers la victoire finale mais le Marocain reprenait le service de son adversaire et prit l'avantage. Match homérique qui ne voulait pas se terminer tant le Marocain et l'Américain cherchaient les dernières ressources pour rester en course. Il devenait de plus en plus difficile de suivre les balles dans les couloirs ou même de monter au filet. Après une quarantaine de minutes de jeux dans le 5e set, Andi Roddick parvenait à remporter la partie qui aura duré près de cinq heures. Younès, cœur de lion, était pourtant tout sourire car il savait qu'il avait réalisé un grand exploit, déjà en éliminant Leyton Hewitt, n° 1 mondial, et en parvenant pour la troisième fois en quart de finale d'un Grand Chelem. John McEnroe, l'ex-n° 1 mondial, a tenu à féliciter Younès pour cet exploit et pour sa combativité. Rares ceux qui ont ce privilège. Younès nous a comblés de joie. Il nous a fait voir son meilleur tennis.
Sublime !