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«Palette des arts marocains» de Abdellah Chakroun : les divers aspects de la culture nationale

« Palette des arts marocains » est un livre écrit en arabe de Abdellah Chakroun qui retrace une vue d’ensemble des différents arts nationaux. L’auteur souligne les divers aspects de la culture authentique de notre pays.
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22 Mai 2003 À 19:55

Abdellah Chakroun est fort connu dans les domaines de la communication, de l’audiovisuel et de la culture. Il était le directeur de la troupe de la comédie arabe de le radio et la télévision marocaine, ensuite directeur de la TVM, puis secrétaire général de l’Union des commissions des radios et télévisions des pays arabes. Il a eu plusieurs autres responsabilités, notamment conseiller et directeur du cabinet du ministère des Affaires culturelles.
Son livre « Palette des arts marocains » est extrait de son expérience personnelle, fort alimentée par les déplacements dans divers pays arabes et occidentaux. Il est presque exhaustif et s’attarde minutieusement sur les particularités de chaque art au Maroc. Ainsi, cet ouvrage se compose de six chapitres. Chacun est dédié à un art. Le premier traite des multiples formes de la musique, du chant, des danses et airs populaires. Abdellah Chakroun évoque ses souvenirs tout en apportant de nouvelles informations au lecteur. En fait, le Maroc est riche dans ce domaine et possède bon nombre d’artistes talentueux qui ont fait leurs preuves depuis le début du vingtième siècle. L’auteur nous conduit dans une époque peu connue et nous expose l’évolution de la danse et de la chanson marocaines. Cette dernière a été délaissée par les jeunes au cours des années 30 à cause de l’invasion de l’art égyptien. « La chanson marocaine possédait sa propre personnalité lorqu’une vaste vague musicale égyptienne a envahi les pays arabes dans les années 30... La troupe théâtrale de Fatma Rochdi est venue au Maroc en 1932 et a fait une tournée avec des musiciens et chanteurs… ». A travers ce livre, l’auteur insiste sur la richesse du répertoire national qui offre à notre pays une identité originale : Aïta, Dekka, Ahidousse, Ahouache, la Taktouka…
Le deuxième chapitre est consacré à l’architecture marocaine, aux arts et métiers. Le Maroc est fort influencé par le style andalou. Un historique est dressé depuis l’époque des Mérinides qui ont participé au développement de l’architecture. Une importante partie est dédiée, également, à la peinture et aux peintres marocains depuis les origines à nos jours. Aussi, apprend-on que la femme était la première à organiser des expositions au Maroc. « La première exposition picturale au Maroc a été organisée en 1927 par une femme qui se nomme Haddou. ».
Par ailleurs, Abdellah Chakroun insiste sur les problèmes dont pâtit le théâtre marocain. Ce dernier souffre d’une pénurie palpable de salles de spectacles dans les villes et cités du Maroc. Selon lui, sans l’appui des collectivités locales et des instances régionales, le théâtre national ne pourrait jamais se développer. Le message est, en effet, clair : l’Etat ne peut, à lui seul, combler le déficit qui existe. Abdellah Chakroun s’appuie sur son expérience personnelle puisqu’il était conseiller et directeur du cabinet du ministère des Affaires culturelles.
Enfin, deux importants chapitres sont consacrés à l’art du Melhoun et la place qu’il occupe dans la société marocaine. On trouve, également, une analyse des célèbres poèmes lyriques.
L’effort de Abdellah Chakroun est fort louable. Grâce à ses précisions et à son style qui nous fait rappeler les anciennes œuvres littéraires arabes, il réussit à accrocher le lecteur et à le plonger dans un monde plein de découvertes et de richesses. A lire !
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