Naissance de SAR Lalla Khadija

Parc de l’Hermitage : un lieu de mémoire abandonné

Le parc de l’Hermitage est un lieu de mémoire qui regorge de souvenirs. Aménagé en 1928, il offrait jadis aux Casablancais un lieu de verdure et de détente de 18 hectares, des jardins dessinés, un plan d’eau, un espace boisé...
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04 Août 2003 À 19:25

Il n’offre plus au promeneur en mal de verdure qu’un étang asséché et des arbres enracinés dans les ordures et les gravats qui survivent tant bien que mal...Quelques citadins ont beau crié leur désarroi, en vain. Leur cri de détresse s’envole rapidement sans, hélas, trouver un écho favorable.

« On ne prête pas la moindre attention à ce parc qui devrait normalement être bien entretenu pour offrir aux habitants de la métropole un cadre agréable et chaleureux. Ce parc a été vraiment lors d’une époque, je crois révolue à jamais, un lieu de détente et de relaxation », proteste un septagénaire qui, il y a une dizaine d’années, se plaisait à flâner dans ce jardin lorsqu’il était encore un parc digne de ce nom.

Il n’est pas le seul à se remémorer le passé avec une grande nostalgie. Bon nombre d’autres personnes âgées incriminent non seulement les responsables mais aussi la nouvelle génération. Ils les accusent de ne pas se soucier du sort du parc de l’Hermitage qui devrait être l’un des premiers lieux visités en métropole.

Ils lancent un appel pour sauver un espace vert historique de la capitale économique qui devrait être un poumon de la ville. « C’est honteux qu’on assiste sans réagir au délabrement de ce jardin. Les citoyens adoptent un caractère d’insouciance et chacun se dit qu’il a d’autres choses à faire.

N’est ce pas là la plus grande des aberrations ? On n’est pas conscient du danger que peut représenter la disparition des espaces verts surtout dans une ville telle que Casablanca », s’exclame un Casablancais dont les yeux parcouraient avec décéption l’état sinistre du parc.
Il fut un temps où l’on affluait en masse au Parc de l’Hermitage pour profiter du cadre agréable qu’il offrait. Les citadins venaient des quatre coins de la métropole et même d’autres villes du royaume. Mais au fil du temps, les choses ont considérablement changé.

Comment peut-on laisser périr un espace vert sans esquisser le moindre geste ? Les arbres qui fournissaient, jadis, des ombres agréables, sont devenus lugubres. Le lac qui était étincelant et arrivait à attirer des centaines de personnes est, hélas, asséché et épuisé. Bref, ce fameux jardin, qui bénéficiait d’une réputation sans précédent, est devenu un endroit sombre ravagé d’ordures. La responsabilité incombe en premier lieu aux citadins qui, au lieu de participer au rehaussement de ce parc, commettent des actes illogiques, incompréhensibles.

« Les gens ne sont pas assez conscients. Quand ils sortent de leurs maisons, ils ne se préoccupent plus de l’espace public et jettent des ordures partout sans avoir des remords.
C’est une question d’éducation. Cela ne concerne pas que le parc de l’Hermitage mais tous les jardins et les espaces publics et il faudrait organiser plusieurs campagnes de communication pour les sensibiliser et il faudrait aussi prévoir de graves sanctions contre tous ceux qui enfreignent la loi », annonce un jeune homme.

En effet, bon nombre de citoyens manquent de civisme et maltraitent la nature. Nombreux sont ceux qui veulent réagir face à cette honteuse situation, mais préfèrent se taire, à la dernière minute, pour ne pas subir le comportement sévère de ceux qui, sans vergogne, jettent des déchets dans les jardins.

Depuis quelques années, le parc de l’Hermitage n’est visité que par peu de personnes. Quelques-uns essaient d’y pratiquer du sport surtout tôt le matin ou en fin d’après-midi. « Chaque après-midi, je viens faire un peu de footing, je trouve que c’est un lieu idéal pour jeunes et moins jeunes de faire du sport », dit un adolescent.

Faute de moyens de distractions, certains emmènent leurs enfants jouer et courir dans ce vaste espace quoiqu’ils aient peur de rencontrer des malfaiteurs.
En effet, le parc de l’Hermitage a changé de réputation. Il attire maintenant un autre genre de visiteurs. Des ivrognes, des SDF et des mendiants y passent la nuit. Ce qui oblige bon nombre de citadins à bannir l’idée de le fréquenter.
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