Privatisation de la Régie des Tabacs : un acte de foi porteur
Dix jours environ après l'annonce de la prise de contrôle par Altadis de 80% de la Régie des tabacs (RDT), les responsables du groupe international franco-espagnol et de l'entreprise publique marocaine,ont convié la presse nationale. Autrement dit pour un
La privatisation de la Régie des Tabacs représente avant tout un enjeu économique et industriel
LE MATIN
09 Juin 2003
À 20:10
Aux côtés de Fathallah Oualalou, ministre des Finances et de la Privatisation, étaient regroupés MM. Jean-Dominique Comolli et Pablo Isla tous deux présidents du directoire d'Altadis, les ambassadeurs de France et d'Espagne accrédités à Rabat et plusieurs personnalités. Acte solennel autant qu'une séance d'éclairage, la conférence de presse a confirmé la dimension particulière de l'acquisition de la Régie des tabacs par Altadis: l'ancrage du groupe international au Maroc est d'abord, surtout, un acte de foi.
Les «repreneurs» ne se sont pas fait faute de le réitérer, ni non plus de souligner que le choix du Maroc n'est pas le fait du hasard. Jean-Dominique Comolli n'avait pas de mots assez forts pour dire la dimension quasi affective du symbole qu'est le Maroc dans cette stratégie euroméditerranéenne que le groupe Altadis peaufine. «Un pays, souligne-t-il, dont nous considérons qu'il est puissamment attractif pour les investisseurs, en raison de sa stabilité politique, de la qualité de son administration dont cette privatisation apporte, d'ailleurs, une nouvelle preuve et de ses perspectives de croissance». Tout est résumé dans ce propos. La privatisation de la Régie des tabacs, dans le sillage de celle de Maroc Telecom, n'a pas son égale.
Ce n'est pas le «franc symbolique» des précédentes opérations, mais une cession en bonne et due forme, résultat d'une remarquable gouvernance qui peut se prévaloir d'une éthique : la transparence totale. Fathallah Oualalou, maître d'œuvre du processus en résume la quintessence : «En réalité, l'intérêt de cette privatisation ne réside pas uniquement dans son volet financier. Elle représente avant tout un enjeu économique et industriel».
La Régie des tabacs, qui en est le fleuron est, à présent, l'incarnation à la fois du management rigoureux tourné vers l'avenir et modèle in-contournable d'une économie moderne, porteuse de plus value, d'emplois et de compétitivité. Elle est déjà le marchepied de la nouvelle économie marocaine qui, à l'orée de ce siècle se dessine en épure.