Processus de paix israélo-palestinien : dernières tergiversations israéliennes pour modifier la «feuille de route»
Israël va dépêcher un émissaire à Washington dans un ultime effort de modifier la «feuille de route» sur le Proche-Orient, avant une publication qui ne devrait tarder, dans le nouveau contexte régional né de la chute du régime de Baghdad.
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Le chef de cabinet du Premier ministre israélien Ariel Sharon, Dov Weisglass, devait partir hier soir pour présenter les réserves d’Israël à ce document qui prévoit la création d’un Etat palestinien d’ici 2005, a rapporté samedi la radio publique israélienne.
Il va présenter 15 «remarques» principales d’Israël et tenter d’obtenir des Etats-Unis une lettre de garanties, accompagnant le document, s’il s’avère impossible d’en modifier le contenu, selon des sources proches de la présidence du Conseil.
Ces «remarques» portent selon Israël sur «le démantèlement et le désarmement des organisations terroristes, la création de nouveaux services de sécurité palestiniens qui ne soient pas impliqués dans le terrorisme mais tout au contraire luttent contre lui».
Israël pose en outre pour préalable à toute discussion sur l’avenir de plus de 160 colonies juives de peuplement, «un démantèlement des organisations terroristes par les Palestiniens» et refuse à ce stade de discuter de l’avenir de ces implantations. Le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom a assuré pour sa part vendredi son homologue américain Colin Powell que ces «remarques» n’avaient pas pour but de torpiller la «feuille de route», mais au contraire d’en «faciliter l’application», a-t-on indiqué samedi auprès du ministère. M. Shalom et d’autres ministres veulent que la «feuille de route» comporte un engagement des Palestiniens de renoncer au «droit de retour» de près de quatre millions de réfugiés, bien qu’il soit totalement exclu que l’Autorité palestinienne accède à cette demande. Les Palestiniens ont répliqué à tous ces propos en accusant Israël de vouloir «détruire la feuille de route».
Elaboré par le quartette (Etats-Unis, Russie, Onu, Union européenne), ce plan en trois étapes prévoit à terme la création d’un Etat palestinien indépendant d’ici à 2005.
Sa dernière version a été remise à Israël en décembre dernier. Le président américain George W. Bush a réaffirmé mardi, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre britannique Tony Blair, que ce plan de paix serait rendu public dès que le Premier ministre palestinien désigné, Mahmoud Abbas (Abou Mazen) aurait formé un gouvernement. Numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Abou Mazen a été désigné le 19 mars par M. Arafat, sous la pression notamment des Etats-Unis, comme le premier chef de gouvernement palestinien. il n’est pas encore entré en fonctions. Le chef de la diplomatie britannique Jack Straw a affirmé vendredi, durant un entretien téléphonique avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat, que le quartette était «engagé» à publier la «feuille de route».
Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, en visite au Caire, a demandé hier de publier «dès maintenant» le document et de le mettre en œuvre «sans délai».
Sur le terrain, un étudiant palestinien de l’université Al Najah de Naplouse (nord de la Cisjordanie) s’est tué hier en faisant une chute après des tirs de semonce de soldats israéliens, selon des sources sécuritaires et hospitalières palestiniennes.
Mais l’armée a démenti avoir ouvert le feu.
L’armée a arrêté dans la nuit en Cisjordanie cinq Palestiniens recherchés pour implication dans des attaques anti-israéliennes, selon un porte-parole.
Israël va dépêcher un émissaire à Washington dans un ultime effort de modifier la «feuille de route» sur le Proche-Orient, avant une publication qui ne devrait tarder, dans le nouveau contexte régional né de la chute du régime de Baghdad.
Le chef de cabinet du Premier ministre israélien Ariel Sharon, Dov Weisglass, devait partir hier soir pour présenter les réserves d’Israël à ce document qui prévoit la création d’un Etat palestinien d’ici 2005, a rapporté samedi la radio publique israélienne.
Il va présenter 15 «remarques» principales d’Israël et tenter d’obtenir des Etats-Unis une lettre de garanties, accompagnant le document, s’il s’avère impossible d’en modifier le contenu, selon des sources proches de la présidence du Conseil.
Ces «remarques» portent selon Israël sur «le démantèlement et le désarmement des organisations terroristes, la création de nouveaux services de sécurité palestiniens qui ne soient pas impliqués dans le terrorisme mais tout au contraire luttent contre lui».
Israël pose en outre pour préalable à toute discussion sur l’avenir de plus de 160 colonies juives de peuplement, «un démantèlement des organisations terroristes par les Palestiniens» et refuse à ce stade de discuter de l’avenir de ces implantations. Le ministre israélien des Affaires étrangères Sylvan Shalom a assuré pour sa part vendredi son homologue américain Colin Powell que ces «remarques» n’avaient pas pour but de torpiller la «feuille de route», mais au contraire d’en «faciliter l’application», a-t-on indiqué samedi auprès du ministère. M. Shalom et d’autres ministres veulent que la «feuille de route» comporte un engagement des Palestiniens de renoncer au «droit de retour» de près de quatre millions de réfugiés, bien qu’il soit totalement exclu que l’Autorité palestinienne accède à cette demande. Les Palestiniens ont répliqué à tous ces propos en accusant Israël de vouloir «détruire la feuille de route».
Elaboré par le quartette (Etats-Unis, Russie, Onu, Union européenne), ce plan en trois étapes prévoit à terme la création d’un Etat palestinien indépendant d’ici à 2005.
Sa dernière version a été remise à Israël en décembre dernier. Le président américain George W. Bush a réaffirmé mardi, lors d’une conférence de presse avec le Premier ministre britannique Tony Blair, que ce plan de paix serait rendu public dès que le Premier ministre palestinien désigné, Mahmoud Abbas (Abou Mazen) aurait formé un gouvernement. Numéro deux de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Abou Mazen a été désigné le 19 mars par M. Arafat, sous la pression notamment des Etats-Unis, comme le premier chef de gouvernement palestinien. il n’est pas encore entré en fonctions. Le chef de la diplomatie britannique Jack Straw a affirmé vendredi, durant un entretien téléphonique avec le dirigeant palestinien Yasser Arafat, que le quartette était «engagé» à publier la «feuille de route».
Le ministre français des Affaires étrangères Dominique de Villepin, en visite au Caire, a demandé hier de publier «dès maintenant» le document et de le mettre en œuvre «sans délai».
Sur le terrain, un étudiant palestinien de l’université Al Najah de Naplouse (nord de la Cisjordanie) s’est tué hier en faisant une chute après des tirs de semonce de soldats israéliens, selon des sources sécuritaires et hospitalières palestiniennes.
Mais l’armée a démenti avoir ouvert le feu.
L’armée a arrêté dans la nuit en Cisjordanie cinq Palestiniens recherchés pour implication dans des attaques anti-israéliennes, selon un porte-parole.
La France plaide pour une mise en oeuevre sans délais de la "feuille de route"
La France a exprimé hier au Caire sa conviction qu’au-delà du «fracas des armes» en Irak, il y a urgence à trouver une solution au conflit israélo-palestinien, pour répondre au «sentiment d’injustice» dans la région.
Devant les invités d’un institut d’études internationales, au cœur de la grande capitale arabe, le chef de la diplomatie française Dominique de Villepin a appelé les peuples du Moyen-Orient à «garder espoir», assurant que la communauté internationale était «plus que jamais prête à se mobiliser».
«Je sais combien est grand le sentiment de peine et d’injustice qu’éprouve aujourd’hui le monde arabe», a-t-il déclaré, évoquant la guerre en Irak. Et pour répondre à ces frustrations, il faut «ancrer la paix au Moyen-Orient», a affirmé le ministre français.
Pour mieux y parvenir, le chef de la diplomatie française suggère cinq étapes, largement inspirées du plan du Quartette (Etats-Unis, Russie, Onu et Union européenne).
Il convient ainsi, a-t-il dit, de publier «dès maintenant» la feuille de route du quartette, qui prévoit la création d’un Etat palestinien à l’horizon 2005, et de la mettre en œuvre «sans délai». Il faut ensuite «interrompre l’engrenage de la violence» par la déclaration d’une «trêve» entre Israéliens et Palestiniens, a affirmé le ministre, ajoutant que la France était prête, «avec d’autres partenaires», à participer sur le terrain à sa mise en œuvre. Cette trêve pourrait être prolongée par un référendum des peuples palestinien et israélien afin de «réaffirmer le choix de la paix», a encore proposé M. de Villepin. Il sera alors nécessaire de permettre aux services publics palestiniens d’assumer leurs responsabilités, en bénéficiant si nécessaire de l’appui de la communauté internationale. M. de Villepin souhaite à ce propos que l’on réfléchisse «sans a priori» à une présence internationale qui prendrait place sur le terrain «en accord avec les parties».
Quatrième étape, selon le ministre français: réunir une conférence internationale, que la France se propose d’accueillir, pour aider à conclure «une paix des braves».
Enfin, la proclamation d’un Etat palestinien constituerait la dernière étape de ce processus de paix, correspondant à la fin de la deuxième phase de la feuille de route.
«Nous sommes prêts à en tirer toutes les conséquences diplomatiques si l’application du plan du quartette venait à prendre du retard», a averti sur ce point M. de Villepin, sans préciser quelles pourraient être ces conséquences. Mais ce processus ne pourra être couronné de succès que si les deux camps font des concessions. La renonciation à la violence, côté palestinien, est «plus que jamais nécessaire», a insisté le ministre français. Tous les pays arabes doivent accepter Israël comme un Etat de cette région. Mais du côté israélien, il faudra «accepter l’autre, malgré les drames», a-t-il ajouté. Evoquant la guerre en Irak, le chef de la diplomatie française a souligné qu’il fallait faire face à l’urgence humanitaire et a rappelé aux forces de la coalition qu’elles avaient la responsabilité d’assurer la sécurité sur le terrain. Il faut ensuite que les Irakiens, «dès que les circonstances le permettront» choisissent leur gouvernement. Mais il faut aussi aider ce peuple à améliorer rapidement sa situation économique.
Le pétrole irakien doit pour ce faire «profiter dans un système transparent à tous les Irakiens», a dit M. de Villepin. il a également suggéré que l’on réfléchisse à des formules «pour que les questions de la dette et des réparations pour dommages de guerre ne grèvent pas le développement du pays».