Spécial Marche verte

Réduire les risques et promouvoir une vie saine

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a lancé le rapport SURF 1 indiquant pour la première fois les profils de facteurs de risque de maladies chroniques dans 170 Etats Membres. Il s’agit de la première étape d’une importante initiat

17 Mai 2003 À 18:25

Dans la plupart des régions du monde, les maladies non transmissibles font maintenant l’objet d’une épidémie majeure. Cela est dû en partie à l’évolution rapide du mode de vie qui se traduit par une plus grande sédentarité, une modification des habitudes alimentaires et une plus forte consommation de tabac. Cette tendance se retrouve dans toutes les sociétés, riches ou pauvres, développées ou en développement. La sédentarité est une cause majeure de maladies cardio-vasculaires, de diabète et d’obésité. L’OMS estime qu’elle entraîne plus de 2 millions de décès par an. Il est probable qu’un tiers des cancers pourraient être évités par une alimentation saine, le maintien d’un poids normal et l’exercice physique tout au long de la vie. L’alliance d’une mauvaise alimentation, de la sédentarité et du tabagisme est considérée comme la cause de jusqu’à 80 % des cardiopathies coronariennes prématurées.
Des études ont montré que les changements de mode de vie même relativement modestes suffisaient à prévenir l’apparition de pratiquement 60 % des cas de diabète de type2. Récemment encore, les facteurs de risque comme l’hypertension, l’hypercholestérolémie, le tabagisme, la consommation excessive d’alcool, l’obésité et les maladies qui leur sont liées étaient des phénomènes qu’on associait aux pays développés. Or, comme l’a constaté le Rapport sur la santé dans le monde 2002 : Réduire les risques et promouvoir une vie saine, même dans les régions les plus pauvres, ces facteurs de risque communs sont à l’origine d’une charge croissante de morbidité grave et de mortalité prématurée.
Ainsi que l’a souligné le Dr Ruth Bonita, Directeur de la Surveillance, Groupe OMS des Maladies non transmissibles et de la santé mentale, « de nombreux pays en développement sont confrontés à une double charge de morbidité – associant des maladies infectieuses présentes depuis longtemps et une épidémie nouvelle de maladies non transmissibles chroniques qui s’aggrave rapidement. Les Etats Membres ont besoin de données fiables sur les principaux facteurs de risque qui les affectent afin de pouvoir lutter contre ces maladies. Et compte tenu du délai qui s’écoule entre l’exposition et l’apparition des maladies, les facteurs de risque d’aujourd’hui permettent de prévoir les maladies de demain.»
Pour sa part, le Professeur Philip Poole-Wilson, Président de la Fondation mondiale du Coeur, a déclaré que « la collecte de données est essentielle pour prévoir la charge de morbidité chronique future provoquée par exemple par les maladies cardio-vasculaires, pour définir les interventions permettant de réduire leur croissance rapide et pour appliquer de meilleures politiques de santé, surtout dans les pays en développement».

Facteurs de risque

Le rapport SURF (Surveillance des facteurs de risque) contient des données sur les principaux facteurs de risque concernant plus de 170 des 192 Etats Membres de l’OMS ainsi qu’un CD-Rom regroupant les données actuellement disponibles sur chaque pays, selon l’âge et le sexe. Ces données couvrent notamment la consommation de tabac et d’alcool, la sédentarité, la consommation insuffisante de fruits et de légumes, l’obésité (mesurée par l’indice de masse corporelle IMC), l’hypertension, l’hypercholestérolémie et le diabète (mesuré par la glycémie). « Nous espérons que la publication de ces données sur les principaux facteurs de risque encouragera les Etats Membres à nous faire parvenir régulièrement des mises à jour nous permettant de combler les lacunes de cette importante base de données », a indiqué le Dr Kate Strong, responsable des données à l’InfoBase NCD, la base d’informations mondiale sur les maladies non transmissibles de l’OMS. Cette base d’informations regroupe plus de 47 000 données provenant de plus de 1400 sources distinctes dont des ONG comme la Fondation mondiale du Coeur et ses organismes affiliés. Le rapport met bien en évidence les lacunes et les carences en matière de données qui rendent difficiles les comparaisons entre les pays. La prochaine étape, SuRF 2, harmonisera les données afin d’établir des comparaisons entre les pays. « Les chercheurs, les médecins, les responsables politiques ont besoin de données qui soient comparables pour pouvoir mettre en place des mesures préventives de lutte contre la progression des maladies chroniques dans le monde entier », a ajouté le Dr Bonita.
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