Remise des prix du 18e Marathon des Sables : Ahansal sextuple vainqueur de l’épreuve
La remise des prix du Marathon des Sables (MDS) qui a habituellement lieu entre octobre et novembre, n’a eu lieu cette année que le soir du 17 décembre.
LE MATIN
19 Décembre 2003
À 16:45
Le retard enregistré est lié à l’organisation de la Desert Cup, l’autre compétition pédestre mise en place par Patrick Bauer, le fondateur du MDS. Toutefois, les organisateurs ont tenu à honorer leurs engagements envers les athlètes marocains avant la fin de cette année 2003, dans une rencontre conviviale à Casablanca.
Mais, avant d’inviter les coureurs à venir récupérer leurs prix, Patrick Bauer a tenu à signaler que la Desert Cup qui a vécu 4 ans en Jordanie vient de bivouaquer cette année au Mali, à cause de la situation actuelle au Proche-Orient. Cette course qui s’étend sur 179 km a connu la participation de 152 concurrents venus de 19 pays, dont le Maroc, dignement représenté par Karim Bennis du Club marocain des coureurs de fonds. En ce qui concerne le MDS, les Marocains auront, une fois encore, réussis à s’imposer en la présence de plusieurs grandes performances étrangères.
Lahcen Ahansal s’est illustré, on a presque envie de dire sans surprise, lors de cette 18e édition, laissant à son frère Mohamed la deuxième place du podium et loin derrière le reste des 661 concurrents qui ont pris part à l’épreuve.
« Je suis certainement très content d’avoir, une fois encore, remporté ce titre, mais il est vrai aussi qu’à force, le fait de gagner n’a plus le même goût (rires). Il est par contre clair que chaque année avec toutes les pénalités que je peux me prendre, les contrôles de plus en plus strict, cela devient une fierté de gagner. Cela prouve mes performances que j’essaye de garder à un haut niveau chaque année », nous explique notre champion national.
Concernant la participation de son frère qui semble au fil des ans le soutenir même quand il se classe en deuxième position derrière lui, il rajoute: « Moi je cours avec mon frère comme si on jouait un match entre deux équipes. La compétition est là, mais l’esprit reste amical. Je ne le laisse pas gagner, et vie versa. On s’entraîne, on court et le meilleur l’emporte ».
Lahcen Ahansal a déjà couru plusieurs autres marathons en France, en Suisse, aux Etats Unis… mais pour cette année 2003, il avait décidé de se concentrer sur le MDS. « L’année dernière j’ai fais plusieurs compétitions et je me suis un peu fatigué. Pour le 18e MDS j’ai décidé d’en faire moins. Le Marathon est une course qui a besoin de beaucoup d’entraînement et d’une certaine forme physique, et pour le moment c’est la course principale de mon année sportive donc je ne compte pas gaspiller mon énergie ailleurs ».
Déjà vainqueur de l’épreuve en 1997, 1999, 2000, 2001 et 2002, Lahcen âgé de 31 ans cette année, a bouclé le parcours de cette édition du MDS en 18h56mn parcourant 242 km sur 7 jours.
Cet enfant du désert s’est relié avec son frère, comme à l’accoutumé, pour remporter haut la main toutes les épreuves de cette année. Sa performance de 12,83km/h a eu raison des terrains caillouteux comme des plaines et espaces sabloneux. Ce à la conquête d’un désert, certes peu praticable, mais que les plantes de ses pieds connaissent si bien aujourd’hui. Des dunes atteignant des fois plus de 300 mètres sous des températures jusqu’aux 50° en autosuffisance totale. Une intense épreuve qui n’a pas eu raison du moral de nos athlètes. Même Brahim El Joual a bouclé son 18e MDS, par-dessus ses 66 ans.
Le jeune Hassan Oulmyr, troisième marocain au classement général était aussi présent à cette reprise des prix, marquée par la participation des représentants des principaux sponsors de l’édition 2003.
Rappelons toutefois que si le Marathon des Sables consacre pour la 18e année les meilleures performances sportives en matières course pédestre en allure libre, ses organisateurs on aussi choisi d’y associer une certaine dimension humanitaire qui ne peut être que saluée.
« Cela fait plus de 7 ans que nous installons dans plusieurs villages par où est passée la caravane du MDS des stations de pompages qui utilisent les panneaux solaires. Nous en avons dans plusieurs régions notamment Merzouga, Erfoud, Mchich, Mhamid, Tafraout… Quand nous venons faire nos repérages où pour une édition, nous en profitons toujours pour jeter un coup d’œil et faire un état des lieux de ces installations, sans oublier que nos amis sur place nous tienne au courant quand ils ont besoin de quelque chose. Même si la maintenance des installations est des fois difficile.
Nous avons déjà eu des cas de destruction des panneaux ou encore, de disparition de matériel, mais cela nous ne s’empêchera pas de continuer ces actions qui sont importantes à nos yeux, pour ce pays qui nous reçoit depuis bientôt 20 ans », explique à ce propos, Patrick Bauer.