Revue de presse
Aujourd’hui le Maroc : Le muezzin de la haine
>« Les clameurs de la manifestation de Casablanca pour un Maroc ouvert et démocratique ne se sont pas encore estompées que le thuriféraire de la haine a repris du poil de la bête », écrit Aujour
Libération : Casa n’est pas Ghazza
Aïcha El Basri, universitaire aux Etats-Unis analyse sur les colonnes du quotidien Libération le phénomène des attentats de Casablanca. Elle apporte une première certitude : les commanditaires et les auteurs de ces attaques « ne visaient pas les étrangers puisque la majorité des victimes étaient des Marocains ». Deuxième constat : « il ne s’agit certainement pas d’un crime aveugle ». L’auteur de l’article en veut pour preuve le choix des cibles et du jour de passage à l’acte : un vendredi saint pour les Musulmans. « Le message du Jihad est des plus évidents », estime-t-elle. Troisième constat : « le plus troublant de tous les aspects reste sans doute l’identité même des criminels et leur recours au suicide meurtrier. Ainsi 14 jeunes Marocains âgés de 18 à 24 ans, issus de l’une des banlieues déshéritées de Casa, ont osé se transformer en chair à attentat pour tuer d’autres Marocains jugés mécréants ».
Le fait est à la fois grave et singulier. « Ce n’est certainement pas la première fois que des Marocains osent s’en prendre à leurs compatriotes », rappelle l’auteur, mais le procédé est nouveau. « Ce qui marque un avant et un après 16 mai, c’est l’introduction des attentats-suicide au Maroc, et l’implantation de la culture du martyre si ancrée dans la tradition chiite qui magnifie la souffrance et le sacrifice ». Le lien est vite fait avec la Palestine. « Les attaques-suicide ont pu…s’exporter du Machrek à l’extrême-ouest du Maghreb ». L’écrivain souligne la différence ; « Il faut rappeler aux jeunes égarés que Casa libre n’a rien de la Bande de Ghazza occupée et bombardée, et que les Palestiniens se suicident dans l’espoir de bâtir un Etat alors que les terroristes marocains se font exploser pour affaiblir et diviser leur propre nation ».