Rhinite saisonnière ou rhume des foins : les allergies du printemps
C’est le printemps. Les beaux jours qui se sont installés depuis début mars ont amené les premiers pollens. Pour les personnes souffrant de rhinite allergique saisonnière, plus communément appelée rhume des foins, l’arrivée de cette saison pe
LE MATIN
09 Avril 2003
À 17:56
Il constitue une importante cause d’absentéisme au travail et à l’école et peut entraîner des complications, telles des otites ou l’asthme qui peuvent se compliquer particulièrement chez l’enfant. Le rhume des foins est un type courant d’allergie dont les gens souffrent habituellement au printemps mais qui peut aussi poser des problèmes à d’autres périodes de l’année. On l’appelle parfois allergie saisonnière ou rhinite allergique. Le rhume des foins affecte environ un dixième de la population. Certes, l’allergie est un terme dont on abuse. Dans la conversation courante, on l’emploie à tort et à travers (et souvent avec humour) pour signaler le dégoût ou l’intolérance : «je suis allergique à cette personne». Sa définition proprement médicale est, bien entendu, beaucoup plus restreinte. L’allergie, ce mal qui représente un vrai casse-tête pour les médecins et pour les patients n’est pas une maladie. C’est une réaction du système immunitaire qui développe des anticorps contre des substances étrangères qui ne l’ont jamais attaqué et qu’il ne reconnaît pas comme telles. Certes, un organisme normal, lorsqu’il est mis en contact avec une substance étrangère, déclenche une série de mécanismes pour supprimer l’hôte indésirable. Dans l’allergie, ce schéma est perturbé et le mécanisme normal de protection de l’organisme, le fameux système immunitaire, en fait trop pour des coupables innocents. Donc, l’allergie n’est pas un manque de défense de l’organisme mais plutôt un excès de défense. A l’origine de ce mal ,une prédisposition génétique et une exposition aux allergènes. Selon l’endroit de l’organisme où elle s’exprime ou selon les substances responsables, on distingue trois types d’allergies : les allergies cutanées, les allergies respiratoires et les allergies alimentaires. D’innombrables substances sont capables de déclencher les foudres de l’organisme et provoquer une réaction allergique. On les trouve dans plusieurs domaines : pollens, moisissures, poussières, cosmétiques, médicaments et autres. L’évolution des allergies est très variable ; certaines se manifestent régulièrement sans contrainte de temps. D’autres ne se déclarent qu’en certaines saisons, c’est le cas des allergies aux pollens. Le pollen provoque le célèbre rhume des foins, dont sont victimes plusieurs milliers de personnes chaque année en cette saison et au début de l’été. Invisibles à l’œil nu, les grains de pollen sont véhiculés dans l’air par les fleurs, les plantes et les arbres seulement à l’époque de la floraison. Lorsque le pollen flotte dans l’air, il pénètre automatiquement dans le nez par l’air inspiré et provoque le rhume des foins ou la rhinite du printemps chez les personnes allergiques à cette substance. Il s’agit d’une inflammation aiguë ou chronique des muqueuses des fosses nasales. L’allergie ou «l’hypersensibilité» est immédiate, car elle survient en quelques minutes seulement. Elle se manifeste par des éternuements, démangeaisons, congestion ou écoulement nasaux et parfois par la perte de l’odorat et du goût. Au niveau des yeux, les brûlures, les picotements oculaires, les rougeurs, et le larmoiement peuvent entraîner une conjonctivite. Le traitement est adapté selon l’intensité de l’allergie, il existe un éventail de médicaments pour prévenir et soulager les crises.
Surveillance médicale
Les antihistaminiques, par exemple, sont efficaces, mais, ils ont le désavantage d’assoupir certaines personnes, ce qui est dangereux si l’on conduit une voiture. Les stéroïdes sont également actifs contre l’allergie, mais ils peuvent avoir des effets ultérieurs fâcheux. Il est donc recommandé de prendre les uns et les autres sous surveillance médicale. Traiter est une chose, mais si le sujet allergique reste exposé aux allergènes, le traitement risque souvent d’être inefficace. C’est la raison pour laquelle, la prévention est indispensable. Les médecins l’appellent «l’éviction des agents allergènes». Les personnes atteintes du rhume des foins devront évidemment éviter d’avoir des fleurs dans leur chambre à coucher, elles devront aussi fuir les prairies, les champs et terrains non entretenus.... et préféreront, pour leur promenade le bord de la mer à la campagne. Autre système de prévention, la désensibilisation ou l’immunothérapie. Ce procédé donne des résultats très satisfaisants et devrait être le traitement de l’avenir. Elle consiste en une série d’injections contre l’allergie qui est en cause. En général, ce procédé efficace est utilisé par le médecin traitant durant une période allant de trois à cinq ans. Le handicap de cette méthode réside dans le fait qu’elle est lourde et n’assure pas une réussite à 100 %. Les résultats pour les allergies aux pollens ne sont que de l’ordre de 75 à 80 %. Si la plupart des allergies ne guérissent jamais totalement, l’allergie aux pollens a l’avantage de diminuer avec l’âge.
Conseils pratiques
Utiliser des antihistaminiques. Dans bien des cas, ils font des miracles pour soulager les symptômes. Il en existe plusieurs marques, toutes vendues sans ordonnance. Préférez les antihistaminiques non sédatifs, tels que Claritin, Reactine ou Allegra, qui sont efficaces tout en vous permettant de demeurer en alerte. Si un produit ne diminue pas vos symptômes, essayez une autre marque. Il existe des variations individuelles dans l’efficacité des antihistaminiques. Afin de prévenir les crises d’allergie, vous pouvez prendre ces produits de façon quotidienne pendant la saison allergique, spécialement si vous souffrez d’une atteinte aux yeux. Les antihistaminiques sont particulièrement efficaces pour soulager les conjonctivites.Garder les fenêtres fermées. Les courants d’air constituent une voie de circulation privilégiée pour le pollen. Vous éviterez ainsi d’emplir la maison de ces minuscules particules. Installez un climatiseur dans votre domicile si vous pouvez le faire. Les climatiseurs font circuler l’air contenu à l’intérieur, en limitant l’apport d’air frais de l’extérieur. L’entrée du pollen est donc limitée.Éviter de faire sécher draps et vêtements à l’extérieur. Le pollen contenu dans l’air risque, en effet, de se poser sur les tissus et d’entrer, par leur entremise, en contact avec vos voies respiratoires.