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Six mois après la fin du régime de Saddam : aucune perspective de stabilisation en Irak

Six mois après la chute du régime de Saddam Hussein, le sang continue de couler en Irak où pas moins de 19 personnes, dont un diplomate espagnol, ont été tuées ces dernières 24 heures, éloignant toute perspective de stabilisation rapide. Deux soldats amér

10 Octobre 2003 À 18:28


Un nouveau front pour les forces occupantes s'est ouvert à Sadr city, où un premier heurt a opposé des soldats à des membres d'une milice chiite. Les échanges de tirs entre ces miliciens du chef radical Moqtada Al-Sadr, hostile à l'occupation américaine, et les soldats ont fait un mort parmi les miliciens, a indiqué ce groupe. L'armée n'a pas confirmé ces heurts.

Un attentat à la voiture piégée a aussi fait neuf morts, dont son auteur, dans un poste de police de Sadr City jeudi, six mois jour pour jour après l'entrée des forces américaines à Baghdad où un diplomate espagnol José Antonio Bernal Gomez, a été assassiné par balles devant son domicile.

Dans la région sunnite de Falloujah (50 km à l'ouest de Baghdad), un Irakien a été tué par des tirs américains selon un témoin, alors qu'à Erbil (nord) deux policiers et deux civils irakiens ont été tués dans une attaque menée par des inconnus, selon la police.

Au moins 94 soldats américains ont été tués dans des attaques depuis le 1er mai, date de l'annonce par le président américain George W. Bush de la fin des opérations majeures en Irak.

Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan s'est dit «très soucieux de la situation de la sécurité en Irak»et le responsable de la «commission indépendante» chargée d'évaluer la sécurité du personnel de l'Onu en Irak, Martti Ahtisaari, s'est rendu secrètement à Baghdad cette semaine.

Mais l'administrateur civil américain Paul Bremer a défendu les progrès réalisés en six, notamment la formation de forces de sécurité, et souligné que «90% des attaques surviennent sur 5% du territoire, ce qui ne pose pas de menace stratégique».

L'armée américaine a par ailleurs annoncé avoir mis la main sur un «chef important de la résistance», dans le nord de l'Irak, qui aurait des liens de parenté avec Saddam Hussein. Sa détention a permis, selon elle, de découvrir des caches d'armes.

Pour sa part, M. Bush a encore une fois justifié la guerre. «J'ai agi car je n'allais pas abandonner la sécurité du peuple américain au bon vouloir d'un fou. Je n'allais pas attendre et faire confiance à la raison et à la sagesse de Saddam Hussein».

Au même moment, une commission de la Chambre des représentants à majorité républicaine a donné son feu vert à une nouvelle rallonge budgétaire de 86,7 milliards de dollars pour financer le déploiement militaire et la reconstruction en Irak et Afghanistan. Mais une trentaine d'élus démocrates de la Chambre des représentants ont demandé à la hiérarchie militaire que leur soit remis un rapport confidentiel du Pentagone très critique de la stratégie américaine d'après-guerre en Irak, avant que le Congrès ne se prononce sur la rallonge budgétaire de 87 mds USD.

La Banque mondiale et les Nations unies ont pour leur part publié leur rapport sur les besoins pour la reconstruction en Irak, estimés à 56 milliards de dollars pour 14 secteurs prioritaires sur quatre ans, qui sera soumis à la conférence des donateurs les 23 et 24 octobre à Madrid.
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