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Sommet mondial sur la société de l’information à Genève : protéger la liberté de la presse

Le prochain Sommet Mondial sur la Société de l’Information en décembre à Genève fait peser de lourdes menaces sur la liberté d’informer, ont averti dimanche à Salzbourg (centre de l’Autriche) plusieurs participants au congrès mondial de

14 Septembre 2003 À 18:48

«Nous sommes en état d’urgence» et il faut agir rapidement face aux projets de Déclaration et de Plan d’action de ce sommet visant à restreindre la liberté d’information et d’expression, en particulier sur l’internet, a déclaré M. Alain Modoux (Suisse), conseiller de l’Unesco pour ce sommet. Les textes en préparation risquent de «légitimer davantage de censure sur l’internet» et évitent de «rappeler clairement» l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme sur la liberté d’expression, a affirmé pour sa part M. Jaimes Ottoway (USA), président du World Press Freedom Committee à New York. Ces textes envisagent notamment de subordonner la liberté de presse aux «législations de chaque pays». Une telle formulation ouvre la voie aux abus, et rappelle les débats qui ont abouti au rejet du «Nouvel Ordre Mondial de l’Information et de la Communication (Nomic)» dans les années 80 à l’Unesco, ont estimé les deux orateurs lors d’un débat organisé sur cette question.
Ils ont appelé les pays qui défendent la liberté d’expression à faire pression pour faire modifier ces textes, face aux pays qui veulent restreindre cette liberté. Selon M. Modoux, la Suisse devrait agir en ce sens au cours des prochaines semaines, de même que l’Union européenne. M. Ottoway a par ailleurs vivement critiqué le fait que la deuxième partie de ce sommet se déroule en 2005 en Tunisie où, selon lui, la liberté de presse n’est pas respectée.
Le Sommet Mondial sur la Société de l’Information est organisé du 10 au 12 décembre prochain à Genève par l’Union internationale des télécommunications (UIT) sous l’égide de l’Onu.
L’IPI basé à Vienne défend la liberté de presse à travers le monde via un réseau de journalistes et d’éditeurs dans 115 pays.
L’association mondiale des journaux (AMJ) avait exprimé de semblables inquiétudes sur le sommet de Genève lors de son récent congrès en juin à Dublin.
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