Spécial Marche verte

Star Club vend 20 000 exemplaires au Maroc : la percée de la presse jeune

Le marché local dévoile la naissance d’un public adolescent qui se révèle très averti. Sa fougue pour la lecture de magazines destinés exclusivement à leur tranche d’âge montre que nos jeunes se plaisent dans le genre de lecture qui combine di

24 Septembre 2003 À 15:18

Le fait ne peut pas passer inaperçu. Les rayons dans les librairies sont envahis par des publications colorées et abondamment illustrées.
Ce sont des publications de la presse jeune qui semble gagner doucement mais sûrement du terrain.

Ce genre a déjà montré ses capacités en France par exemple, mais l’on soupçonnait moins sa percée au Maroc. Les enquêtes disent que les Marocains ne lisent pas suffisamment, donc il n’y avait aucune chance pour que la presse pour jeune émerge, encore moins réussisse. Cependant, de nouvelles donnes bouleversent cette disposition malencontreuse, et ravivent le paysage de la presse consacrée aux adolescents. Ces derniers éprouvent un intérêt sans limites pour les magazines destinés à leur tranche d’âge.

« Les choses sont en train d’évoluer », explique Richard Povels, responsable de l’édition de Star Club au Maroc. En effet, l’engouement connu par le public adolescent français pour la revue depuis deux décennies a été transmis même à nos adolescents. Cette revue est la plus vendue en France, enregistrant des chiffres faramineux : 700.000 exemplaires vendus par mois. 4.000 exemplaires de Star Club (28dhs) parvenaient au Maroc.

La réussite du prestigieux groupe français, Edi-presse en termes de ventes et de pénétration dans le marché, lui ont permis de décrocher l’étoile d’or décernée par l’O.J.D (Office de Justification de la Diffusion).

Au Maroc, la revue Star Club a installé depuis une année une rédaction locale. Le succès de cette revue ne s’est pas fait trop attendre. La flèche des ventes indique une bonne santé : plus de 22.000 exemplaires chaque mois au Maroc. Le mois d’août dernier a été spécialement énergique, puisque les ventes ont dépassé les prévisions : 27 000 revues vendues. « L’ambiance de la saison estivale stimule les jeunes qui cherchent des moyens de distractions utiles pour passer un peu de temps dans la bonne humeur. Ce sont des raisons suffisantes pour augmenter les ventes », explique Richard Povels.

Des genres et des centres d’intérêts

C’est hallucinant ce que les jeunes Marocains sont séduits par cette revue. Et ce sont bien entendu les filles qui sont en tête de liste en accaparant 60 % des ventes. On peut avancer plusieurs arguments à cet engouement, mais deux semblent convaincants pour encourager les jeunes à s’approprier ce support d’information très en vogue. L’aspect majeur est indéniablement le prix.

Comme Star Club comporte trois pages entièrement marocaines, toutes remplies d’informations ayant trait à l’actualité musicale et artistique nationale, le coût de vente de cette revue a baissé de 50%. La revue est actuellement vendue à 14 dhs. Une aubaine pour les jeunes qui se pointent tous les 20 de chaque mois pour découvrir les nouveautés qu’elles soient internationales ou locales.

Le deuxième argument est qu’en dehors de son aspect esthétique, Star Club présente plusieurs intérêts à la fois. Comme cette presse travaille essentiellement sur l’image, un vibrant intérêt a été tout naturellement porté aux photos et aux dessins. L’accroche visuelle constitue le langage-phare à travers lequel cette presse réussit un parcours sans faute avec ses lecteurs.

Le contenu est bâti sur des informations ciblées. Les jeunes n’aiment pas cette revue par hasard, mais ce sont les stratégies éditoriales et les études de marketing qui font que ce produit réussisse auprès d’un lectorat insatiable.

La distraction, l’information, et l’éducation sont autant d’objectifs qui exigent l’association pour qu’ils en donnent à la fin qu’un seul magazine. Généreuse et irrésistiblement très collée à l’actualité, Star Club contient des rubriques variées : des fiches chansons, des posters, la page web, amour, conseils médicaux, etc.
« Mes copines et moi achetons essentiellement ce magazine, d’abord pour avoir des photos et posters de nos stars préférées, et ensuite pour avoir des réponses ponctuelles sur des thèmes médicaux qui demeurent tabous dans notre société» , raconte Najat Jerrari, une jeune fille de 14 ans.

Alors que certains épluchent les pages du magazine à la recherche des paroles de leurs idoles, d’autres sont préoccupés par des problèmes personnels et n’attendent que soutien et orientation de spécialistes . « C’est incroyable le volume de courrier éléctronique que nous recevons des lectrices marocaines qui affrontent parfois des problèmes d’ordre social et médical et qui s’adressent au médecin de Star Club à Paris pour trouver réponse à leurs questions », explique le responsable de la revue.

Faut-il s’étonner de ce succès ? Aujourd’hui, les technologies de l’information et la télévision ont aboli les frontières et ont standardisé les goûts. Les jeunes Marocains ressemblent à tous les autres jeunes du monde ou du moins le voudraient.
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