Un colloque dans le cadre du festival de la musique arabe : la chanson de l’enfant l’aide à construire son identité
Les participants au colloque sur «la chanson de l’enfant», organisé mardi à Rabat en ouverture de la 11-ème édition du festival de la musique arabe, ont appelé l’Union des radios des Etats arabes (ASBU) à promouvoir l’échange des chanson
Les intervenants à ce colloque, tenu dans le cadre du festival de la chanson arabe organisé, sous le haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, par l’ASBU et la Radio Télévision Marocaine (RTM), en collaboration avec le Théâtre Mohammed V, ont affirmé que cette recommandation se fixe un triple objectif à long terme.
Sur un plan pratique, cette démarche vise à contribuer à mieux faire connaître le produit arabe sur la scène arabe, à encourager l’esprit d’émulation et d’interaction et à répertorier les composantes de l’identité culturelle et artistique arabe afin de la prémunir des effets pervers de la mondialisation.
Ce thème a été abordé en deux séances, dont l’une a été axée sur l’examen des trois axes précités et la deuxième a été consacrée à un débat sur la manière d’édifier une culture musicale arabe destinée aux enfants à l’ère des chaînes sattelitaires.
Intervenant lors de la première séance, la réalisatrice égyptienne et conseillère du président des chaînes «Nile» spécialisées dans les dessins animés, Mme Shouikare Khalifa, a abordé l’axe de «la réalité de la Chanson arabe destinée à l’enfant», en passant en revue un ensemble de données structurelles relatives à ce domaine, notamment les problèmes liés à la production, les critères de base devant être respectés dans la conception des chansons destinées à l’enfant, y compris ceux relatifs au texte et à son contenu, à la musique et à la réalisation.
Elle a rappelé, à cet égard, les obstacles faisant entrave à la diffusion des chansons destinées aux enfants, soulignant que ce genre artistique peut être mis à contribution pour faciliter l’épanouissement de l’enfant, en développant notamment son sens d’appartenance à la culture arabe, sans pour autant négliger l’apport des autres cultures.
Dans son intervention axée sur le thème: «Quels textes poétiques pour la chanson arabe destinée à l’enfant», le poète marocain Hassan Merssou, membre de l’Union des écrivains du Maroc a relevé l’absence dans la littérature arabe d’un genre littéraire ou poétique destiné à l’enfant. Il a imputé cette absence dans la période actuelle, d’une part, au préjugé selon lequel l’écriture pour enfant pourrait être dégradante pour l’écrivain, et, d’autre part, à l’absence d’institutions spécialisées dans la production, la diffusion et la distribution d’oeuvres poétiques destinées à l’enfant, et de prix d’Etat consacrant ce genre littéraire.
Pour lui, les textes poétiques destinés à l’enfant doivent stimuler son imaginaire.
Dans son intervention sur «les rythmes musicaux arabes pour l’enfant et leurs spécificités», le professeur de Musique au conservatoire national de musique de Rabat, M. Mohamed Bendraz a constaté que «la réexploitation des rythmes occidentaux font de la chanson arabe destinée à l’enfant un exemple incompatible avec la culture et les caractéristiques de notre société».
Il a ajouté qu’en dépit des influences extérieures, la chanson éducative destinée à l’enfant au Maroc demeure empreinte du cachet local, faisant allusion notamment à la présence de plusieurs genres poétiques traditionnels tels le Malhoune, Al Mouachah Al Andaloussi, Al Aîta, Ahouach et Aheidouss dans le texte poétique et à la coexistence de rythmes «Maqamat» populaires de différentes origines.
Dans son exposé présenté lors de la deuxième séance, M. Benaissa Asloun, professeur à l’Institut supérieur de journalisme et de communication, a défini le concept de la culture musicale chez l’enfant, les niveaux de responsabilité et la nécessité d’un code éthique dans le cadre de la dynamique que connaît la société arabe, au niveau des législations relatives aux droits de l’enfant et de l’action de la société civile dans ce sens.
Il a estimé à ce propos que pour instituer une culture musicale chez l’enfant, il incombe de commencer par écouter ses véritables besoins et de considérer l’écriture pour enfant comme une création d’ordre primordial.
Il a réitéré à ce sujet l’importance d’encourager les poètes et musiciens oeuvrant dans ce domaine, de promouvoir, sur le plan qualitatif et quantitatif les programmes musicaux consacrés à l’enfant dans la Radio et la Télévision et de réfléchir sérieusement à la création d’une chaîne pour enfants au niveau national et arabe.