A Hay Annahda : L'association Hadaf construira un centre socio-professionnel pour les jeunes handicapés mentaux
Afin d'achever la construction du centre socioprofessionnel pour les personnes handicapées mentales à Hay Nahda, une convention vient d'être signée entre l'association Hadaf et l'Agence du Développement social. Cette initiative a été tant attendue. Le cen
LE MATIN
20 Décembre 2004
À 15:53
«On espère ouvrir le centre socioprofessionnel de Hay Annahda en septembre 2005 pour accueillir dans les meilleures conditions quelque 100 jeunes handicapés de plus de 18 ans qui sont sortis des instituts médico-pédagogiques, des classes intégrées ou qui n'ayant jamais fréquenté un quelconque établissement spécialisé», explique Amina Msefer, présidente de Hadaf, association des parents et amis des personnes handicapées mentales.
Les responsables de cette association, créée en 1997, espèrent depuis longtemps finir ce projet ajourné faute de moyens. Les aides attribuées pour sa réalisation restent insuffisants. La convention signée vendredi dernier entre Amina Msefer et Najib Gudira, directeur général de l'Agence du Développement social a été fort saluée. Les jeunes handicapés mentaux ont été fort ravis et ont applaudi chaleureusement cette initiative.
Cependant, une fois ouvert, le centre aura besoin des frais de fonctionnement. Ainsi, un appel est lancé aux bienfaiteurs et aux entreprises citoyennes pour les aider à bien gérer le centre financièrement.
En attendant l'ouverture de ce centre, l'association continue à abriter ses élèves dans son petit centre à Hay Riad. Dans l'appartement réservé par l'association des parents et amis des personnes handicapées mentales, des jeunes handicapés apprennent dans divers ateliers à être autonomes. Leur âge varie entre 18 et 30 ans et sont, tous, déterminés à aller de l'avant même s'ils sont différents des autres. Les éducateurs essaient autant que faire se peut de faire intégrer les jeunes au sein de la société.
Bon nombre d'entre eux n'ont jamais fréquenté un centre auparavant. Leur unique monde était l'espace étroit de leur famille. Pour ce, il est indispensable qu'ils apprennent bon nombre d'activités relatives à la vie quotidienne. Ils discutent ensemble à cœur ouvert de tout ce qui se rapporte autant à leur vie personnelle qu'à l'actualité nationale et internationale. Ils apprennent entre autres le calcul, la communication, des activités artistiques comme la peinture et les travaux manuels.
Ils sont avides de savoir et posent diverses questions à leurs éducatrices. Au sein de l'association, ils apprennent à s'entraider entre eux et à se sentir comme des frères et sœurs. Leur comportement change au fur et à mesure que le temps passe car c'est à l'intérieur de cette structure qu'ils se sentent épanouis et apprennent à affronter le monde extérieur.
Quelques-uns qui, auparavant, ne pouvaient pas se déplacer sans être accompagnés, prennent, à l'heure actuelle le bus, seuls, sans qu'ils se perdent. Une jeune fille était affolée à l'idée de traverser la route car elle ne savait pas comment le faire. Grâce à l'atelier éducatif, elle l'a appris. L'association leur procure, en effet, confiance en eux-même.
Les jeunes de Hadaf comprennent qu'ils ne peuvent devenir utiles qu'en apprenant un métier. Différents ateliers leur sont proposés : cuisine, bijoux, culture, horticulture …Mais le degré du handicap varie d'une personne à l'autre. Certains ne peuvent pas regagner l'atelier de la cuisine ou de la couture qui nécessitent une attention particulière. Les jeunes participent à des expositions et parviennent à vendre les colliers qu'ils ont eux-mêmes fabriqués.
A la fin de l'année, des primes sont attribuées aux élèves en fonction de l'assiduité et de la présence. Ainsi, les jeunes de Hadaf se sentent comme une famille. L'association représente leur univers d'épanouissement. S'ils ont à choisir, ils resteront au centre le restant de leur vie. Mais un règlement existe. Ceux qui, après trois ans, ont bien appris un métier doivent s'intégrer dans le monde professionnel externe.