A la demande des Etats-Unis : l'Onu envisage d'envoyer une mission en Irak
Le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan envisage d'envoyer une mission en Irak pour discuter des élections, à la demande des Etats-Unis, alors que des milliers de Chiites, majoritaires dans ce pays, ont manifesté à Bagdad pour appuyer la tenue d'électio
AFP
20 Janvier 2004
À 20:02
Après une rencontre lundi à New York avec les leaders irakiens du Conseil de gouvernement transitoire et l'administrateur civil américain en Irak, Paul Bremer, le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a indiqué qu'il souhaitait disposer d'éléments supplémentaires avant d'envoyer une telle délégation. «Nous sommes tombés d'accord sur le fait qu'il fallait de plus amples discussions au niveau technique. Cela ne devrait pas être très long», a dit M. Annan.
L'Onu, qui n'avait pas approuvé l'intervention américaine en Irak en mars, avait quitté le pays après y avoir été visée par deux attentats en août et septembre. Ces attaques avaient fait 23 morts, dont son plus haut représentant, Sergio Vieira de Mello.
La rencontre de New York avait été demandée à la mi-décembre par M. Annan qui souhaitait que soit «clarifié» le rôle de l'Onu dans la perspective de la fin de l'occupation américaine et du transfert de souveraineté prévus le 30 juin.
Mais la réunion a pris un caractère d'urgence pour Washington, après l'appel d'une haute autorité religieuse chiite, le Grand ayatollah Ali Sistani, à la tenue d'élections pour la désignation d'une assemblée provisoire, avant la remise du pouvoir à un gouvernement transitoire. Paul Bremer s'est dit «ravi» que le secrétaire général examine la question. L'Onu n'avait pas été associée à l'accord du 15 novembre, conclu entre la coalition et l'exécutif irakien, et qui à aucun moment ne fait mention d'un rôle quelconque pour l'Organisation internationale. Les Américains, jugeant impossible la tenue d'élections dans les délais, ont demandé à M. Annan d'envoyer une mission en Irak. Il reviendrait à la mission, au cas où un scrutin serait impossible, d'«expliquer pourquoi et de discuter des alternatives», a expliqué lundi le président du Conseil de gouvernement irakien, Adnane Pachachi.
La question des élections est «légitime» et «l'Onu avec son expertise peut apporter des perspectives», a dit M. Bremer. Pour sa part, le Président George W. Bush va défendre demain à 02h00 GMT devant le Congrès le bilan des trois premières années de son mandat lors du discours sur l'état de l'Union, qui tombe cette année au moment où l'administration Bush rencontre les plus grandes difficultés à stabiliser l'Irak.
Sur un autre plan, un convoi de véhicules militaires transportant une quarantaine de soldats de l'avant-garde japonaise est arrivé lundi soir à Samawa, à 270 km au sud-ouest de Bagdad, en provenance du Koweit. L'équipe doit préparer le terrain à une mission humanitaire de l'armée nippone qui se déploie pour la première fois sur un théâtre de guerre depuis 1945. A Mossoul, 400 km au Nord de Bagdad, un policier a été tué mardi par des tirs d'inconnus alors que le responsable de la sécurité au Conseil du gouvernorat a échappé la veille à une tentative d'assassinat qui a blessé deux de ses gardes. A Bagdad, l'enquête se poursuivait sur l'attentat suicide qui a fait 24 morts et une centaine de blessés dimanche devant le QG américain.