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A trois jours du transfert de souveraineté : la ville de Hilla frappée par un attentat sanglant

Au moins vingt-trois civils dont de nombreux enfants ont péri dans un attentat à la voiture piégée à Hilla, au sud de Bagdad, dans la dernière manifestation de violence qui secoue l'Irak à trois jours du transfert des pouvoirs.
>Par ailleurs, la Turqui

27 Juin 2004 À 15:37

A Hilla, ville à majorité chiite à 100 km au sud de Bagdad, une voiture piégée a explosé samedi à 20H45 (16H45 GMT) près de l'ex-mosquée Saddam, au milieu d'un quartier commerçant vide de toute présence des forces de l'ordre irakiennes et de soldats de la coalition, selon des habitants.

«Il y a eu 23 tués et 58 blessés, dont certains grièvement atteints, ce qui pourrait alourdir le bilan des morts», a déclaré à l'AFP le directeur de l'hôpital de Hilla Mohammad Dhia Bayram. Ce bilan a été confirmé par le ministère de la Santé et par la coalition conduite par les Etats-Unis qui avait estimé, dans la nuit, à 40 le nombre de tués et à 22 celui des blessés.

Dans un communiqué, le commandement polonais de la division multinationale basée dans la région a indiqué que «de nombreux enfants» figuraient parmi les morts. L'administrateur américain Paul Bremer, qui a eu l'occasion de visiter dimanche la mosquée, utilisée en partie comme centre d'apprentissage de la démocratie, a affirmé que les responsables de l'attaque étaient des «ennemis du peuple irakien».

Les traces de l'explosion, qui a provoqué de nombreux dégâts dans les commerces, étaient visibles et des témoins ont indiqué qu'elle avait mis le feu à de nombreuses voitures garées sur les lieux. «Quand la voiture piégée de marque Opel Vectra a sauté, le feu a pris dans les autres véhicules garées dont certains ont explosé», a raconté Naddar Qassem, dont la pâtisserie a été endommagée.

Des employés municipaux s'activaient à dégager les débris de voitures brûlées sous le regard de nombreux badauds alors que des hélicoptères américains survolaient la ville. «Le responsable de cet acte ne peut pas être qualifié d'être humain», s'est indigné un commerçant, Mohammad Jabaoui, dont le magasin de CD a été dévasté.

L'attentat s'est produit à trois jours de transfert du pouvoir au gouvernement intérimaire du Premier ministre Iyad Allaoui par la coalition.
Il a suivi des attaques contre des partis politiques à Baaqouba, au nord de Bagdad, qui ont fait quatre tués, outre un kamikaze, et surtout une série d'attentats coordonnés contre la police qui ont fait plus de 100 morts et 300 blessés jeudi en régions sunnites.

Le coeur de la coalition, la Zone verte, périmètre sécurisé du centre de Bagdad, a été visé dimanche matin par deux obus, dans une autre manifestation de violence dans la capitale, où la police a lancé une opération musclée contre le crime organisé qui n'a cessé de développer ses activités sous l'occupation. En outre, aucune nouvelle n'était disponible sur les trois otages turcs que le groupe du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui a menacé de décapiter dans les 72 heures dans un message vidéo diffusé samedi soir par la télévision Al-Jazira.

La vidéo a montré les trois hommes assis par terre montrant ce qui semble être leurs papiers d'identité. Ils sont tenus en joue par deux hommes armés qui se tiennent devant une bannière noire portant au milieu un cercle jaune, emblème de Tawhid wal jihad (Unification et guerre sainte), le groupe de Zarqaoui, l'homme le plus recherché par les Etats-Unis en Irak.

«Vous savez peut être que la Turquie combat le terrorisme depuis 20 ans», a affirmé le ministre turc de la Défense Vecdi Gonul, en marge d'une rencontre avec son homologue américain Donald Rumsfeld. «Ils ont souvent fait des demandes. Cela n'a jamais marché», a-t-il ajouté.
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