Académie Régionale de l'Education et de la Formation du Souss-Massa-Draâ : Habib El Malki plaide pour la décentralisation et la déconcentration
MAP
10 Avril 2004
À 18:14
Les Académies Régionales de l'Education et de la Formation constituent un mode avancé dans l'exercice de la décentralisation et de la déconcentration, a indiqué le ministre de l'Education nationale et de la Jeunesse, M. Habib El Malki.
Dans une intervention, vendredi après-midi, à l'ouverture de la 2e session du Conseil d'Administration de l'Académie Régionale de l'Education et de la Formation du Souss-Massa-Draâ, tenue sous le thème: «tous au service de l'élève», M. El Malki a précisé que le secteur de l'éducation a, de tout temps, constitué dans la région du Souss-Massa-Draâ, l'un des piliers ayant contribué à la préservation de l'identité marocaine et un domaine où le génie soussi s'est illustré à travers notamment l'encouragement des écoles coraniques et des zaouias.
Rappelant les réformes entreprises par le Maroc dans le domaine de l'éducation et les contraintes auxquelles fait face le système éducatif, le ministre a précisé que la question de l'éducation est une affaire de tous.
La gestion du secteur ne relève plus du seul ressort du ministère ou du gouvernement.
Le développement et l'amélioration de la qualité du système éducatif exige l'implication de tous les partenaires (pouvoirs publics, collectivités locales, partenaires sociaux, associations des parents et tuteurs d'élèves, secteurs public et privé et société civile), a souligné le ministre.
La tenue du Conseil d'Administration de l'Académie Régionale de l'Education et de la Formation du Souss-Massa-Draâ en présence de tous les partenaires, a poursuivi M. El Malki, offre l'opportunité de débattre des questions de l'éducation, de proposer et de prospecter les voies et moyens à même d'aller de l'avant, comme elle permet de renforcer le rôle de l'Académie à travers la coordination et la concertation entre tous les intervenants.
Afin d'atteindre l'objectif d'évaluation du système éducatif défini par la Charte Nationale de l'Education et de la Formation à l'horizon 2010, M. El Malki a appelé à la conjugaison des efforts dans un cadre de partenariat et de coordination, et à être à l'écoute, en application des dispositions de la Charte qui a requis l'adhésion de toutes les composantes de la société marocaine, et ce, par la définition des priorités et des responsabilités de tout un chacun avec l'objectif de servir l'école et d'assumer «notre responsabilité vis-à-vis des générations futures».De son côté, la Secrétaire d'Etat chargé de l'Alphabétisme et de l'Education non-formelle, Mme Najima Rhozali Tay Tay, a décliné le programme de son département pour 2004 dans cette région de plus d'un million d'analphabètes.
Ce programme prévoit un taux de couverture de 10 pc dans le cadre de la campagne nationale «Massirat Annour», a indiqué Mme Rhozali, précisant que les bénéficiaires de cette campagne dans la région représentent 70 %, soit environ 79.000 personnes sur les 113.000 programmées.
Afin de concrétiser la politique de décentralisation et de déconcentration, le Secrétariat d'Etat chargé de l'Alphabétisme et de l'Education non-formelle a délégué un ensemble de prérogatives aux Académies et aux Délégations régionales du ministère de l'Education Nationale, notamment en ce qui concerne l'élaboration de la carte d'alphabétisation, la sélection des associations et le suivi des programmes.
D'autre part, Mme Rhozali a rappelé que la campagne «Massirat Annour», qui s'inscrit dans le cadre de la stratégie arrêtée par le gouvernement en application des Directives Royales, vise l'éradication du fléau de l'analphabétisme d'ici 2015. L'action, a poursuivi Mme Rhozali, prévoit la réduction du taux général d'analphabétisme en 2004 de 35 % contre 48 % en 2003, puis à moins de 20 % à l'horizon 2010, et enfin éradiquer le phénomène à l'horizon 2015.
Auparavant, le Wali de la Région Souss-Massa-Draâ et Gouverneur de la Préfecture d'Agadir Ida Outanane, M. Mohamed Ali Ghannam, avait, dans une allocution préliminaire, donné un aperçu sur la situation du secteur de l'éducation au niveau de la région, caractérisée par des disparités inter-régionales en raison notamment du manque de moyens.
En dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics et tous les partenaires sociaux dans un cadre de partenariat, couronnés de succès comme en témoigne les taux élevés des enfants scolarisés, notamment en milieu rural, a indiqué M. Ghannam, de nombreuses contraintes entravent le développement escompté du secteur de l'éducation.
Ces contraintes sont inhérentes au manque d'infrastructures et de ressources humaines et à l'enclavement et l'éloignement des zones des centres urbains, ce qui accentue le phénomène de l'abandon scolaire, particulièrement chez les jeunes filles rurales, a-t-il expliqué.