Adel Imam sort son film « Amir Addalam »: L'humour et les facéties d'un comédien engagé
Le nouveau film, Amir Al Dalam (Le prince des ténèbres) réuni plusieurs acteurs autour de la vedette Chérine Seif Nasr, absente des écrans depuis plus de 5 ans. A travers ce long-métrage, elle fait là son grand retour aux côtés d'Adel Imam.
LE MATIN
02 Novembre 2004
À 16:00
Le 7e art en Egypte est une tradition solidement ancrée, en même temps qu'une industrie culturelle, dans un pays qui marque déjà, par ses lettres et sa musique, le monde arabe contemporain. Le cinéma égyptien oscille entre une production commerciale, trop souvent de pacotille, et quelques éclairs de lucidité qui fondent le nouveau cinéma de ce pays. Ces derniers temps, le cinéma égyptien réinvestit le champ politique en abordant le face-à-face infernal entre l'Etat et les groupes islamistes armés.
L'humour, les facéties d'un comédien-producteur tel que Adel Imam (Terrorisme et kebab, le terroriste…) se jouent des sujets les plus graves. Le mode de la dérision touche le citoyen désabusé, déjoue la censure des uns et des autres et enfin engrange au passage de formidables succès commerciaux. Cet automne, l'événement cinématographique est « Amir Al Dalam » qui fait appel à de nombreuses situations satiriques, royalement interprétées par la star du comique Adel Imam, dirigée par son propre fils Rami Adel Imam. Le film est produit par Essam Al Imam, frère d'Adel Imam. Ce dernier joue le rôle d'un ancien pilote ayant combattu lors de la Guerre d'octobre et qui a perdu la vue.
En conséquence, il est dans le monde des pensions spéciales dues aux aveugles. Avec le temps, il devient le chef d'un groupe de bandits aveugles. La nuit, il va danser dans une boîte de nuit où il rencontre Alia (Chérine Seif Nasr) qui tombe amoureuse de lui. L'aventure amoureuse se transforme alors en une lutte contre une cellule mystérieuse de terroristes étrangers qui utilise les locaux de la trésorerie générale comme base pour comploter contre le président de la République et un politicien en visite en Egypte.
Adel Imam est une vedette appréciée par le public arabe depuis ses débuts. Il est considéré par les spectateurs comme étant « l'un des plus grands acteurs égyptiens de ce siècle. Comique à ces heures, il tourne dans les films plutôt comique, ironique et avec des quiproquo à se tordre de rire ». Lauréat de l'institut agronomique du Caire, issu d'un milieu modeste, Adel Imam fait sensation là où il montre son visage lisse. À la télévision, au cinéma ou au théâtre. Mais c'est dans ce dernier genre artistique qu'il a particulièrement donné la pleine mesure de son talent.
Le coup d'envoi de sa carrière fulgurante a été donné par sa célèbre pièce théâtrale intitulée «L'école des trublions» jouée dans les années 70. La grande réussite d'Adel Imam tient à ce qu'il a su construire, à des moments phares, la tension des rapports du peuple arabe à une réalité traversée par des mutations politiques et économiques bouleversantes, dans les rôles de chef de gang, d'avocat, de petit fonctionnaire, de terroriste, voire d'idiot mais insoumis.
Et ce dans des films où la mise en scène tire sa force, sa violence et son comique de situations difficiles mais réversibles. Adel Imam a récemment été choisi par l'Organisation des Nations-Unies comme ambassadeur en mission de bons offices pour les affaires des réfugiés auprès de l'ONU « UNRWA » (United Nations Relief and Works Agency) au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Le comédien a également tourné un film documentaire sur les réfugiés en général. Ce film, qui dure 60 secondes, est joué par 500 vrais réfugiés de Bosnie et du Sud du Soudan. Le film, réalisé par Chérif Arafa, a été tourné à Saqqara et produit par le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux réfugiés, .
Amir el Dalam de Ramy Adel Imam. Comédie, romance avec Adel Imam, Chérine Nasr. Durée 110 mn.