Affaire Mounir Erramach : audition des plaidoiries des avocats
La Cour spéciale de Justice (CSJ) a entamé, mardi, l'audition des plaidoiries des avocats des personnes poursuivies dans l'affaire Mounir Erramach.
>Les mis en cause doivent répondre, chacun en ce qui le concerne, des chefs d'inculpation de corruption,
MAP
07 Avril 2004
À 19:31
La défense d'Ahmed Charafeddine, conseiller économique et fiscal, qui comparait en état de liberté, a sollicité l'acquittement de son client pour absence de preuves, soulignant que l'accusation de complicité, de corruption et de concussion "sont dénuées de tout fondement" après que son frère Mohamed Charafeddine, chef de la sûreté à Tétouan, impliqué également dans la même affaire, ait nié connaître Erramach ou avoir demandé à ce dernier de donner à son frère la somme de 500.000 DH.
La défense a affirmé que Mounir Erramach a versé la somme de 500.000 DH à Ahmed Charafeddine à titre d'apport en tant qu'associé dans une société à Beni Mellal, hypothéquée à cause de dettes contractées, la transaction entre Mounir Erramach et Ahmed Charafeddine étant purement commerciale.
De son côté, la défense de Mohamed Sekkouri, ancien préfet de police de Tétouan poursuivi pour corruption, a demandé lors de l'audience de la soirée l'acquittement, précisant que les accusations contenues dans le PV de la police judiciaire et réquisitoire du parquet sont de simples "déductions qui ne sont pas fondées sur des preuves matérielles en ce sens, a-t-il poursuivi, qu'elles sont basées sur des déclarations faites par Mounir Erramach. Elle a soutenu que les déclarations faites par un accusé à l'encontre d'un autre n'ont de valeur que si elles sont assorties de preuves.
La défense a confirmé la déposition de l'épouse de Mohamed Sekkouri appelée à témoigner devant le tribunal et qui a nié que son époux ait bénéficié de la part d'Erramach d'importantes sommes d'argent et d'un appartement en Espagne contre l'assurance qu'il ne serait pas poursuivi par la police.
La défense d'Ahmed Hassan et Mohamed Hazem, fonctionnaires à la Direction générale de la sûreté nationale poursuivis pour corruption, trafic d'influence, non dénonciation de criminel, a réclamé à son tour l'acquittement des deux mis en cause pour absence de preuves avançant que ces derniers ne connaissaient pas Erramach.
L'audition des plaidoiries des avocats des autres prévenus s'est poursuivie hier mercredi.
Trente trois personnes sont poursuivies dans cette affaire, dont de hauts responsables de la sûreté nationale, de la Gendarmerie royale, de la douane, des magistrats, des greffiers et des élus de Tétouan et des hommes d'affaires.