Après la reconduction du Président Libanais Emile Lahoud : la crise s'aggrave avec la démission de quatre ministres
Le vote par le Parlement libanais, vendredi dernier, d'un amendement constitutionnel reconduisant de trois ans le mandat du Président Emile Lahoud a suscité une grande opposition de la part de l'Eglise maronite et du Parti socialiste progressiste dont tro
Walid Joumblatt.
LE MATIN
07 Septembre 2004
À 15:58
Le ministre de l'Environnement, Farès Boueiz avait annoncé auparavant sa démission au gouvernement du Premier ministre Rafic Hariri. Cet acte révèle que la crise risque de prendre une plus grande ampleur au niveau politique menant à un éclatement du gouvernement en place. Toutefois, il semble que la cause est acquise pour M. Lahoud malgré la résolution votée, jeudi soir, par le Conseil de Sécurité de l'Onu, appelant au respect de la souveraineté libanaise et au retrait de toutes les forces étrangères du pays du cèdre, visant ainsi indirectement, les troupes syriennes.
Mais, il va falloir s'attendre, au niveau intérieur, à ce que cette crise fait plus de remous au sein de l'opposition libanaise. Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, avait proposé d'organiser un référendum sur la question de la présence syrienne au Liban, ce que le leader druze, Walid Joumblatt, a rejeté, lundi, en estimant que la démocratie libanaise est consensuelle et n'est pas basée sur la loi du nombre. Ce pays multiconfessionnel et qui a souffert d'une guerre civile qui, a duré plus de quinze ans, affronte encore une fois le risque de sombrer dans une escalade dont les conséquences sont imprévisibles, mais qui peuvent prendre une tournure dangereuse pour sa stabilité et son avenir politique.
Au niveau international , Beyrouth a demandé l'aide des pays arabes pour contrer l'application de la résolution 1559 du Conseil de Sécurité de l'Onu. Le ministre libanais des Affaires étrangères a remis une lettre au secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, lui demandant que cette résolution rejetée par le Liban figure à l'ordre du jour de la réunion ordinaire de la Ligue qui se tiendra le 14 septembre au Caire. M. Amr Moussa avait considéré dans une première réaction l'adoption de cette résolution comme une ingérence dans les affaires intérieures libanaises.