Association marocaine de la planification familiale : le soutien aux couches sociales démunies, une priorité incontournable

"Nos centres sont ouverts à tout le monde. Nous visons à rendre plus accessibles nos services aux catégories défavorisées de la population marocaine ", souligne Mohamed Grigaa, directeur exécutif de l'AMPF. Sur ses 22 centres, l'association en compte quatre dans la région de Rabat dont deux à Témara. Le centre de Yaâcoub El Mansour est le plus vieux. Ce sont des centres de référence.

"Les pauvres et les marginalisés doivent faire face à une discrimination en terme d'accès à la planification familiale et autres services de santé sexuelle reproductive", plaide l'association. Les systèmes de santé publique ne peuvent, en effet, répondre à la demande exprimée. Ainsi, l'AMPF s'est lancé un défi : renforcer ses capacités pour veiller à l'accès à ces services grâce à des programmes à base communautaire appropriés adressés à une population suburbaine ou rurale.

Depuis sa création, cette association a joué un rôle de leader. Ses membres ont toujours lutté contre les tabous. Au départ, l'AMPF s'occupait seulement de la planification familiale. Depuis le début des années 1990, elle a engagé un changement qui s'est traduit par l'adoption d'un plan stratégique de la vision 2000 qui consiste à élargir le champ d'action de ses activités en introduisant une série de services intégrés en matière de santé sexuelle et reproductive. "

Reconnaissant son importance et sa valeur en tant que droit humain fondamental, l'AMPF compte œuvrer de son mieux pour répondre aux besoins non satisfaits dans ce domaine surtout en faveur des plus démunis ", note le directeur exécutif.
Mais, ce n'est pas la seule mission de l'AMPF. La lutte contre la violence à l'égard de la femme, l'épanouissement des jeunes et le respect du droit humain fondamental sont quelques-unes de ses priorités.

Ainsi, à titre d'exemple, les responsables de l'AMPF comptent beaucoup sur la jeunesse. On forme les jeunes en matière de soin de santé de base, de planification familiale et de secourisme. " On leur donne les moyens pour prendre en charge leur agglomération ". A Témara, un centre ouvert aux jeunes existe déjà. Ce sont des jeunes qui le dirigent. Chaque jour, ils reçoivent des dizaines de visiteurs. Maladies sexuellement transmissibles et toxicomanie sont leurs principales missions.

Par ailleurs, les micro-entreprises socio-sanitaires sont l'un des projets de l'association. On compte aider des jeunes licenciés qui ont un profil scientifique pour ouvrir des centres destinés à tous ceux qui désirent faire une consultation ou avoir un conseil.

" Nous avons déjà fait la formation. Nous cherchons à l'heure actuelle la possibilité de réaliser le projet. Nous comptons beaucoup sur le ministère de la Famille et du Développement social ", indique Grigaâ Mohamed.

L'AMPF essaie autant que faire se peut d'aider les couches sociales les plus défavorisées et les plus enclavées malgré ses moyens financiers limités et la faiblesse des moyens de mobilité pour atteindre les zones desservies (elle dispose de 8 unités mobiles seulement). En effet, vu l'ampleur de son action, il a constamment besoin de ressources financières. Pour atteindre ses objectifs, l'AMPF travaille en étroite collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, notamment: la Fédération internationale pour la planification familiale, le FNUAP, Medicos del mundo, le Fonds mondial…

Ces aides sont offertes selon les projets qu'elle présente. Elle reçoit également une subvention annuelle de la part du Premier ministre. Le ministère de la Santé lui délègue le personnel compétent. " Ces organismes ont concouru de manière positive et efficace à rentabiliser et à crédibiliser l'action de l'association en contribuant largement à son développement et à la réalisation de ses objectifs ".

Les membres de l'AMPF appellent tous les citoyens à bénéficier des services de l'association. Ils sollicitent aussi le soutien nécessaire des responsables afin qu'ils puissent continuer d'être à la hauteur des défis.