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Attentat meurtrier à Bagdad : la campagne de sape du nouveau régime irakien se poursuit

La vague de violence qui ne cesse de s'amplifier à mesure que l'Irak s'approche du transfert du pouvoir le 30 juin, prend pour cible les piliers et les symboles du nouveau régime, voulu et façonné par la coalition conduite par les Etats-Unis.
>La nouve

17 Juin 2004 À 16:35

Le Premier ministre Iyad Allaoui, dont le gouvernement sera en charge du pays le 1er juillet, a accusé des «pays étrangers», sans les nommer, de ce dernier attentat, mais la coalition continue d'avoir de lourds soupçons envers la nébuleuse Al-Qaïda et plus particulièrement le Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui. Depuis la formation du gouvernement Allaoui, le 1er juin, pas moins de 20 attentats à la voiture piégée ont été commis à travers le pays, selon un décompte de l'AFP, faisant, avec d'autres violences, plus de 200 morts.

Jeudi, le kamikaze avait les mains attachées au volant du véhicule bourré d'explosifs qu'il a jeté contre des Irakiens venus s'engager dans l'armée: un signe d'une détermination sans faille des commanditaires des attentats. M. Allaoui, un spécialiste des questions de sécurité, a répété, comme il l'a fait le 13 juin après un autre attentat suicide à Bagdad, sa détermination à sévir contre les responsables des violences.

Mais le constat est là, qui fait penser à une campagne systématique et coordonnée pour dérégler la transition politique et saper les fondements du nouveau pouvoir. «Des pays étrangers tentent, par ces actions lâches, de porter atteinte à l'Irak», a déclaré le Premier ministre, sans autre précision, sur le lieu de l'attentat, dans le sud-est de Bagdad. «Mais je veux assurer que ces actes n'empêcheront pas les Irakiens de marcher vers la paix et la stabilité et nous allons nous dresser avec fermeté face à leurs auteurs», a-t-il encore dit. «Nous mettons en garde ces parties et nous n'allons pas leur donner l'occasion de porter encore atteinte à notre peuple», a dit ce chiite laïc, connu pour ses liens avec la Centrale américaine du renseignement, la CIA.

La coalition a pointé du doigt l'islamiste Abou Moussab al-Zarqaoui pour la vague de violence qui ensanglante le pays à deux semaines du transfert du pouvoir.
«C'est possible que Zarqaoui coopère avec des baassistes et des anciens agents des services de renseignements de Saddam Hussein pour perpétrer cette vague de violence avant le transfert des pouvoirs» aux Irakiens, a précisé un haut responsable militaire américain qui a requis l'anonymat.

Selon lui, plusieurs des attaques menées en juin «peuvent être attribuées au réseau» de Zarqaoui considéré par les Etats-Unis comme le «suspect numéro un» dans une longue liste d'attentats meurtriers en Irak. Le responsable militaire a ajouté devant des journalistes qu'il ne serait pas surpris de voir l'armée capturer un jour ou l'autre Abou Moussab al-Zarqaoui, qui se trouve, selon lui, dans la ville sunnite rebelle de Falloujah, à l'ouest de Bagdad. Le nom du terroriste présumé a été prononcé à chaque fois que l'Irak a connu une poussée de violence comme celle en cours, qui a vu, outre les attentats suicide, un sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, un haut fonctionnaire de l'Education et un responsable pétrolier tomber sous les balles.

La responsabilité d'Abou Moussab al-Zarqaoui a été également évoquée dans les sabotages d'insfrastructures pétrolières comme celles, lundi et mardi, d'oléducs qui ont tari le flot de brut irakien sur le marché extérieur.
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